reunion of Wonder Girl and the new Blue Beetle [GATEWAY CITY]

Quelques semaines passèrent depuis l’altercation avec Cassie. Je n’avais que très peu revêtu l’armure depuis, pas de peur ou quoi que ce soit, je le savais en moi, Cassie n’était pas mauvaise, c’était une erreur, mais à cause du scarabée. Celui-ci depuis était entrée dans une phase si instable que je n’avais que peu de contrôles ces temps-ci. Sans doute captait-il mon conflit qui se livrait bataille dans mon cerveau. Une partie de moi voulait aller voir Cassandra, pour tirer une bonne fois pour toute cette histoire, mais une autre, amplifié énormément par la partie alien, faisait tout pour m’en dissuader. Mais je me connaissais, j’allais rester ici à potager, mais je n’allais rien faire d’autre. Quoi qu’il arrivait, l’idée resterait dans ma tête encore pour longtemps. Je prenais mon téléphone, l’utilisais pour aller sur le contact de Cassandra. Je regardais l’image de la blonde. Mais je ne pouvais pas l’appeler, pas comme ça. Il fallait que je la voie pour cette discussion. Je regardais l’heure, bien trop tard. Tampis, il fallait vraiment que je sache le dernier mot de l’histoire, au moins pour pouvoir calmer le bleu dans mon dos.

Quelques minutes à peine, et j’étais sur son balcon. Caché dans la noirceur de la nuit, je portais ma main au carreau, j’attendais quelques secondes avant de toquer. Lorsqu’elle me voyait, et me fixait, ma première impression était de me dire ce que je foutais. Mais la Cassie venait ouvrir avant de se reculer, comme-ci je l’effrayais. Le scarabée l’aurait-elle effrayé pendant mon black-out ? Pas possible, pas l’incroyable fille. Rien ne lui faisait peur. Surtout pas un scarabée alien. Elle devait se demandait ce que je venais foutre à une telle heure, et surtout après tout ça. Bingo, elle me demandait exactement ça. Avec un petit raclement de voix, je prenais la parole. « Depuis le… L’incident, j’ai beaucoup de problèmes avec mes pouvoirs. Et je pense que c’est lié à tout ça. Je pense qu’il sent que quelque chose va pas. Alors je suis venu essayer de comprendre ce qui allait pas. » Disais-je en baissant le regard. Avec la faible lueur de la pièce, je parvenais à voir une blessure au niveau de sa joue. Je m’avançais d’un pas, instinctivement. Puis je me stoppais. En temps normal, je serais venue lui examiner la balafre, mais maintenant, ce serait plutôt déplacé qu’autre chose. Tout de même inquiet, je fixais mon regard au niveau du sien. « Qu’est que tu t’es fait ? C’est avec les autres comme toi ? » Les amazones. Peut-être allait-elle me répondre, ou peut-être allait-elle juste me dire que ce n’était pas mes oignons. Mais elle allait me dire quelque chose non ?  

Je regardais la blonde, et lorsqu’elle s’approchait de moi pour refermer la fenêtre, un frisson me parcourait le corps. Un frisson que je réussis à cacher, mais il était quand même là. Je la voyais retourner sur son lit, et me dire de m’installer parce que ça allait être long. j’avais une peur constante quand je posais mes yeux sur elle, mais elle ne venait pas de moi, elle venait de l’idiot dans mon dos. C’était sûr à présent, elle l’avait effrayé. Mais elle ne m’avait pas effrayé moi. Je la connaissais bien trop pour savoir que Cassandra Sandsmark était tout sauf ce que l’alien pensait. Je m’approchais donc, et m’asseyais sur le bord du lit, tourné à moitié pour pouvoir être face à elle. Je cherchais au tout d’abord à échapper à son regard, comme le scarabée le voulait, mais plus le temps avançait et plus j’arrivais à le contrer. Je lâchais un petit soupir lorsqu’elle me disait que j’avais bonne mine. Le facteur régénérant du scarabée était plutôt bien au point, mais je savais que ce n’était pas de ça qu’elle faisait référence. Je souriais en coin. Moi aussi j’étais content quelque part d’être venue. Je me sentais bien quand elle était dans les parages, mais ses derniers temps, elle ne l’était plus et je sentais la différence. Lorsqu’elle me disait que je lui avais manqué. J’hésitais à le lui dire aussi, mais je n’y arrivais pas, les mots ne sortaient pas, ils étaient bloqués dans la gorge. Je ne savais pas pour le coup si c’était le scarabée ou moi-même.

J’aventurais ma main pour attraper un cookie, que je portais et croquais avant de mâcher et l’ingurgiter. Il n’était clairement pas mauvais. Pour détendre l’atmosphère, j’ajoutais. « Si tu as mis du poison pour Alien, il est vachement bon » avec un petit sourire. Puis, elle posait la fameuse question. L’air un peu plus grave, je regardais sa couverture de drap.

« Je sais pas trop. Depuis la dernière fois, c’est comme-ci il a perdu les pédales. j’arrive plus à le contrôler. Enfin plus totalement. Il a été effrayé. Je pense que c’est toi. » Je me stoppais et mettais ma main en avant « L’alien hein, pas moi. Je sais que tu es pas quelqu’un de méchant. Au contraire. Mais j’arrive pas à le contenir. Rien que là. » Je m’approchais d’elle sur le côté du lit, et je tendais mon bras pour que ma main ne soit pas très loin de ses yeux. J’essayais de la tenir droite mais on voyait clairement qu’elle tremblait. « Je fais tout pour contenir, mais il veut pas. Il veut que je saute par la fenêtre pour fuir. On se comprend tellement plus que j’arrive plus à être blue. Si je peux pas être opérationnel, je veux pas retourner sur le terrain dans ce cas. » Je baissais la tête. « Du coup je me suis dit qu’en venant te voir, j’aurais peut-être ma réponse. Il s’est passé quelque chose pendant que j’étais inconscient ? » 

Je la voyais s’excuser. Elle n’y était pas vraiment pour quelque chose, enfin elle avait juste eu le mauvais rôle, mais elle ne pouvait pas le savoir. Elle n’avait pas eu les informations qu’il fallait pour éviter ce drame. Lorsque je lui demandais la fameuse question, je la voyais faire volte-face. Surprise. Puis, elle n’arrivait plus à aligner deux mots, elle avait l’air troublé, comme fauché sous le poids de cette même question. Une nouvelle fois, je ne comprenais pas tellement ce qu’il se passait, elle s’excusait encore. Je fronçais les sourcils. Elle m’avait certes frappé fort, mais de la à l’écouter, c’était limite la mort. Deux mots passaient ses lèvres avant de se couper. Puis rien. Le silence. Déjà que je ne comprenais pas grand-chose, je n’y comprenais encore moins. Lorsqu’elle prononçait mon prénom, je me ressaisissais, toujours en train de la fixer, et toujours cette envie contradictoire de m’envoler le plus loin possible d’ici. Dans un geste plutôt rapide elle venait s’affaler sur mon torse. Le scarabée m’hurlait à la mort, il voulait la fuir, la fuir comme la peste. Se déguerpir de ce qu’il appelait ses mains des pattes et s’envoler loin de cette pièce et de tous ces problèmes. Loin de ce traumatisme. Mais je ne voulais pas. Mon envie de rester à ses côtés prenait le dessus et empêchait le scarabée de laisser prendre le contrôle. Malgré la situation, j’aimais beaucoup cette proximité. Puis sa phrase venait me glacer le sang. Je suis mort ? On pouvait lire mon incompréhension sur mon visage. C’était impossible. Enfin je connaissais les facteurs régénérants mais je ne pensais pas qu’il pourrait faire ça. « Qu’est-ce que tu racontes, c’est impossible ! » Disais-je autant pour convaincre la jeune femme que moi même. Mais quelque part, je sentais la peur du Kahji Da, c’était probablement ça. Une vague de peur apparaissait, mais lorsque je regardais Cassie, je voyais juste une jeune fille effrayée. Elle était autant perdu que je l’étais. Sans savoir ce qui me prenait, j’attrapais sa tête que je collais contre mon cœur. « Il bat non ? Ça veut dire que je suis en vie ? Tu m’as pas tué du coup. » Puis, toujours en la fixant. J’ajoutais. « Il n’a pas peur de toi, il a peur de ton pouvoir, tu fait qu’il ne peut pas te contrôler je pense. En tout cas j’ai pas peur de toi, et il va falloir qu’il s’y fasse. » Je venais prendre mon autre bras pour la serrer encore plus. « Tu me promets que tu arrêtes de dire des sottises comme ça ? »  

Alors qu’elle montait sa main et la laissait traîner sur mon t-shirt, elle me demandait si j’avais peur. Je lui répondais donc dans la plus grande des sincérités. « Si, bien-sûr que j’ai peur. Mais c’est justement parce que j’ai peur que j’avance. » trop philosophique ? Peut-être mais pas si loin de la réalité quand vous avez un alien dans le dos. Un nouveau regard croisé alors qu’elle ajoutait qu’elle ne savait pas comment je faisais, un nouveau sourire venait écarter ses mots dit tantôt. « Si tu veux, je t’apprendrais. »Tout en me surprenant à passer une main dans ses cheveux. Mais alors, la jolie blonde se redressait, elle s’agrippait pour venir se mettre à califourchon sur moi. Mes deux mains étaient de chaque côté, posé sur le canapé. Une soudaine panique me montait, mélangée par la proximité de la jeune fille, si proche que je sentais son odeur sans même m’y forcer, mais aussi par cette même proximité que le scarabée juré toujours plus. Si fortement que je sentais un canon commencer à se modéliser sur mon bras droit. Lorsque la fille aux yeux bleus assise sur mes jambes me disait qu’elle voulait bien essayer mais seulement si je restais auprès d’elle, je ne répondais rien, juste un sourire qui lui confirmait sa demande. Le canon continuait de se former, mais la tournure des éventements avait toute mon attention. La panique revenait au galop lorsque je sentais sa main parcourir le haut de mon torse avant de venir sur ma nuque. Juste avant de voir finalement un sourire et une phrase bien trop familière, le visage de la fille s’approchait si près qu’elle était à présent en contact avec le mien. Elle venait de profiter de la distance pour m’embrasser. Je sentais le canon être prêt à tirer alors qu’elle détachait ses lèvres des miennes. J’étais tellement surpris que je n’avais pas eu le temps d’assimiler ce qu’il venait de se passer. Mais une chose était sûre, c’était que quelque chose venait de sortir, une envie soudaine, si forte que le canon disparaissait, ma main de nouveau libre venait se posait dans le dos de la jeune femme. Et c’était moi cette fois-ci qui venait l’embrasser. Un peu plus long. Tout d’un coup, c’était comme-ci je l’avais voulu depuis longtemps, très longtemps. C’était si bon que je ne savais plus à quelle vitesse le temps passait autour. Au bout d’un certain moment, je rompais le contact pour poser mon front sur le sien. Avant d’ajouter avec, le souffle un peu coupé. « Me refait plus ça, reste avec moi okay ? » finissais-je. 

Toujours le souffle un peu coupé, mais aussi le sourire au bout des lèvres, la jeune fille présente devant moi me répondait qu’elle pourrait essayer de s’y tenir. J’étais content de l’entendre le dire. Content de comprendre par ça qu’elle n’allait pas disparaître du jour au lendemain. Qu’elle allait être là demain quand j’allais me relever. Que je savais si je lui envoyais un message, elle allait me répondre. Je le savais. Je continuais de la serrer contre moi. Lorsqu’elle me demandait si j’allais mieux, je lui répondais rapidement que oui, j’avais tellement la tête dans les nuages que je ne me rendais pas compte que le scarabée hurlait pour que je la lâche. Mais j’en avais que faire. Ce soir je voulais être avec elle et non avec le Khaji Da. Puis, je souriais et c’était à mon tour de la décoiffer. Je passais ma main dans ses cheveux pour les mettre sens dessus dessous. « Oups, moi aussi » disais-je avec un sourire taquin. Puis, elle faisait le chien battu pour se faire pardonner, une petite tête qui ferrait dire n’importe qui amen à ses bêtises.


« Failli, mais je sais pas, je l’entends plus. Je pense que j’ai, enfin tu as réussi à le calmer. Ou lui faire tellement peur qu’il est dans les vapes, j’arrive pas à savoir. » Puis, je me laissais tomber tout en gardant grippe sur la jeune fille. Elle tombait alors avec moi et se retrouvait au-dessus. Je voyais donc son visage éclairé à moitié par la lumière, ainsi que ses cheveux dorés et leurs odeurs bien particulières et plutôt appréciables qui allait avec. « La vue est vraiment pas mal » dis-je, sans arrière-pensées. Je l’attrapais encore plus fortement pour transformer le tout en une étreinte plus proche, plus serré. Je passais ma main sur son dos et les quelques cheveux qui avaient résisté à la chute. Tout en la regardant. « Je vais pas me faire casser la figure par Wonder Woman pour ce qui vient de se produire, hein ? » disais-je à moitié paniqué, et à moitié sur la plaisanterie. Cassie ne s’appelait pas Wonder Girl pour rien. Mais quoi qu’il en était, je profitais de ce moment, la jeune fille contre moi, je l’avais dans mes bras, et rien au monde ne pouvais me la retirer. A ce moment, j’oubliais même que j’avais un alien dans le dos tellement je passais un bon moment.

Demi-paniqué, je l'écoutais me répondre que Wonder Woman n'était peut-être pas celle qu'il fallait craindre, mais qu'Helena, sa mère l'était. Elle venait de me le dire en ajoutant un soupçon de stress dessus. J'étais un peu perdu, je ne savais plus trop si elle disait ça pour réellement me mettre en garde, ou si elle se moquait de moi. Ou même les deux, on n’était jamais sur de rien avec Cassandra. Alors que je commençais à m'imaginer des scénarios-catastrophes, elle venait tapoter avec son doigt mes lèvres avant d'ajouter qu'elle plaiderait en ma faveur. J'avais au moins la garantie de sortir vivant, c'était déjà une bonne chose non ? Elle venait conclure sa phrase par un baiser rapide, presque éclair même avant de tomber un peu plus alors que je resserrais retreinte.

D'une voix bien plus douce, elle venait me murmurer dans l’oreille la question de si je voulais bien rester. J'étais bien ici, dans ce moment où je l'avais contre moi, bloqué sans qu'elle puisse s'enfuir où s'échapper, à juste profiter d'elle. Je passais mes doigts dans ses cheveux, remuant quelques mèches qui entraient en contact avec mes doigts. Avant de rajouter, avec le même volume sonore qu'elle. "On est bien là, pourquoi on ne resterait pas comme ça encore un peu ?" finissais-je tout en faisant tomber mon autre main dans son dos, où je m'amusais à passer ma main dessus, caressant l'endroit. Je venais attraper le bas de son maillot pour le soulever un peu, libérant la peau de son dos. Avant de recommencer mais ce coup-ci avec sa peau au bout de mes doigts et non le tissu de son t-shirt de nuit. Je voulais profiter du calme après la tempête qu'était ces dernières semaines.