Homicide Volontaire | Ft Barry

"Homicide Volontaire"

Demain, dans une semaine, un an, ou encore dans un putain de siècle, peu m'importe combien de temps ça me prendra... mais je me vengerai ! - Alma

Mais cela n'en a pas l'air, mais la vie est en réalité une aventure qui ne demande qu'à être vécue. Évidemment, elle a ses travers et sa cruauté, des défauts qui nous font fermer les yeux sur les quelques beautés et plaisir qu'elle recèle aussi. Si on prend le temps de se poser là et observer un peu ce que l'on a construit et enduré, on peut alors être surpris par notre histoire personnelle. On peut alors se rendre compte que si la vie est si difficile, c'est pour que nous autres soyons pleinement satisfait lorsqu'on réalisera "la chose" pour laquelle on aura lutté et fait beaucoup d'effort. Alma veut prendre le temps de noter son vécu, car une fois qu'elle aura réalisé ce pourquoi elle fait tant d'effort, elle veut n'avoir aucun regret le moment venue. C'est pourquoi, plume à la main, elle commence à écrire sur son journal intime.

   
     Courant 2018 : me voilà avec un badge et aussi avec l'esprit quelque peu rassuré de ne pas avoir à porter une arme même en service, je n’ai jamais été à l’aise avec ce genre d’engin. Quand j’ai passé ce concours et que j’ai dû passer par le stand de tir, j’ai bien cru que j’allais finir armée à la fin de l’évaluation. Après tout, ce n’est pas comme si moi, j’appartenais au service qui analyse les trajectoires des balles, il est normal qu’eux doivent avoir à s’entraîner au tir. Enfin bref, j’y étais, au CCPD. Je ne peux pas dire que je réalise un rêve, cela fait bien longtemps que j’ai renoncé à suivre ce qui me passionne afin de me concentrer sur mon devoir, sur cette quête de vengeance. Être dans ce département allait me permettre d’avoir les moyens pour mettre la main sur celui ou celle que je recherche. Je me suis rendue au commissariat tôt dans la matinée pour mon premier jour, je ne voulais pas prendre le risque d’être surprise par la circulation. Je n’avais pas mon permis et je devais donc m’habituer au moyen de transport de la ville que je ne connaissais pas encore très bien.
    J’ai appris en grandissant qu’il n’était pas très raisonnable de faire confiance aux horaires de bus ou de métro. J’ai aussi pu voir qu’il y avait peu de bus qui débutait avant six heures du matin, horaires à laquelle je commence quelquefois d'après ce que je savais de mon emploi du temps. Alors, il me faudrait avoir le réflexe d’utiliser mes jambes pour aller au travailler et partir une heure à l’avance de chez moi, ce qui veut dire, me lever à quatre heure pour avoir le temps de me préparer et sortir de chez moi vers cinq heure pour arriver au CCPD à six heure du matin. Je pourrais me téléporter en cas de soucis ou de flemme, mais alors je prendrais alors à chaque fois de très gros risque de me faire découvrir. Et très franchement, cela ne me dit vraiment rien d’avoir à toujours me soucier des regards des autres. Je m’installe à mon bureau, l’air songeuse. Il paraît qu’on est plusieurs à la scientifique et j’avoue que l’idée de rencontrer mes collègues me tracasse un peu. Je réalise qu’il me faudra forcément créer des liens pour être tranquille, mais pas n’importe comment.  

    En effet, être trop sociale va chez certain créer une forme d’attachement qui peut devenir dangereux pour ma quête. Combien de personnes ont souhaité être plus que des amis parce que j’ai fait l’erreur d’être trop sociale avec elles. Leur dire non à leur sentiment, a créé de la tension qui était difficile à gérer. Mais il peut tout aussi être dangereux que d’être asociale. Les gens n’aiment pas les personnes beaucoup trop amer... Et parfois, inconsciemment ou consciemment, ils se montrent blessant envers ceux qui souhaitent établir aucun lien. Je devais trouver le juste-milieu entre être social, mais pas trop. Un agent passe devant mon bureau et il est soudainement surpris de ma présence. Comme à chaque fois que j’entre quelque part pour la première fois, il y a toujours une personne qui me prend pour une gamine, une adolescente qui ne devrait pas se trouver dans le secteur. J’ai souvent le droit à des : « Mais, tu n’es pas lycée à cette heure-là ? » ou « Tu attends tes parents ? » et j’en passe.
    Je sors alors mon badge, ainsi que ma carte d’identité pour montrer mon âge. Il y a un moment de silence et un échange de regard entre l’agent et moi, difficilement soutenable au vu de la situation pour le moins gênante. Il décide de me rendre ma carte d’identité et mon badge silencieusement, en prenant soin de faire tousser sa gorge et retourner à ses travaux. J’ai malgré tout le droit à un bienvenu de sa part. Je dépose mes affaires avant de prendre connaissance des dossiers en cours… Normalement, je devrais être sous la tutelle d’un agent plus ancien, mais mieux valait que je me sois un minimum informée afin de montrer mon intérêt à la tâche, plutôt que d’attendre sans rien faire. Les heures passent et puis, une collègue arrive dans une grande hâte, bien trop pressée par le temps. Je me lève par politesse lorsqu’elle m’aperçoit assise à mon bureau. « Tu es ? » Me demande-t-elle, j’acquiesce par réflexe et me présente. « Je suis Alma Warren, la légiste qui débute aujourd’hui. » Elle acquiesce à son tour tout en prenant des équipements qui doit normalement servir pour récolter des échantillons.

    « Tu es arrivée trop tôt, mais bon tu tombes bien quand même, tu vas pouvoir t’exercer sur une scène de crime dès ton premier jour… Viens avec moi, Barry nous attend déjà sur place. » Je la suis sans trop me poser de question, le temps que je digère l’information. Puis... « Barry ? » Scène de Crime ? Déjà ? Merde...