KORY + The fire of stars

questionnaire
pour quelle cause votre personnage se bat-il aujourd'hui ? que défend-t'il ? quels sont ses objectifs, ses buts ?
Kory a pris conscience que ses facultés lui permettaient de faire la différence. De faire la différence face au mal, face à la souffrance, face à la douleur et à la torture que certains esprits vils, sadiques, cruels et criminels s'amusent à répandre sur la planète bleue. Sa raison pourrait lui dire qu'il ne s'agit pas de son combat, de sa planète, ni de son monde et qu'elle ferait mieux d'en rester extérieure et étrangère. Le 'problème' est que Kory est une femme de coeur et d'empathie, et non une femme de raison. Qu'importe que la lutte soit juste, soit vraie, soit fausse. Pour la princesse exilée, il est hors de question aujourd'hui de demeurer les bras ballants lorsqu'elle voit des atrocités être commises. Pourquoi ? Parce qu'elle ne souhaite à personne les souffrances qui ont été les siennes. C'est sa connaissance des pires tortures, et de la douleur qui en découle, qui nourrissent cette flamme au plus profond de son coeur. Cette flamme qui la pousse à voler au secours des âmes en détresse, sans distinction aucune d'opinion, d'ethnie ou que sais-je ?! Bienveillance et moralité du coeur ? Une fois que ces deux notions guident votre vie, il vous est impossible de ne pas intervenir et de ne pas rejoindre la folle croisade des nobles justiciers de ce bas monde !
Au-delà de ça, le véritable but de Koriand'r aujourd'hui est d'une simplicité presque désarmante et naïve: elle veut tout bonnement profiter d'une existence heureuse. Une existence remplie de folie, de plaisir, d'activité. Une existence aventureuse. Mais, et surtout, une existence où la peur et les cauchemars ne côtoieront plus jamais sa route!

quel(s) événement(s) a poussé votre personnage a être ce qu'il est aujourd'hui ?
Pour répondre à cela, il faudrait détailler toute l'histoire de la Tamaranienne ici-même et, ce n'est pas réellement le but. Ainsi pouvons-nous remonter à un simple sentiment. Un sentiment à la base de tout : la convoitise. Un odieux mélange de convoitise et de jalousie. La pire qui soit. Celle des siens, et plus particulièrement de sa soeur aînée. Car c'est de là que découle l'arrivée de Kory sur notre Terre. C'est de ce besoin de récupérer ce que son aînée se voyait être volé, à tord, par Koriand'r qui a poussé notre principale intéressée à subir trahisons et tortures avant de se libérer de par son arrivée sur Terre. C'est de par les violences et les manigances cruelles d'un propre membre de sa famille que Kory a choisi de fuir et de s'évader de ce climat familial détestable. Et, ironiquement, dans un sens, notre rouquine pourrait presque en remercier cette jalousie initiale. Car, sans cela, peut-être serait-elle cloisonnée dans ce rôle de souveraine prédestinée. Sans doute n'aurait-elle pas la chance de goûter à une véritable liberté. Peut-être qu'elle n'aurait jamais pu contempler tous les trésors et les merveilles que la Terre s'évertue à offrir à ses yeux. Et certainement qu'elle n'aurait pu aller à la rencontre de personnes déterminantes pour son avenir, et prompte à changer son existence d'un claquement de doigts... Aussi étrange que cela puisse paraître, c'est dans les douleurs qu'une convoitise a pu engendré que Kory a trouvé une forme de bonheur et de moteur unique. Voilà ce qui fait sa véritable vie d'aujourd'hui, et ce qu'elle est réellement !

Memories

Je n'ai pas pour habitude de m'attarder sur le passé. Je n'aime pas me plonger dans les souvenirs et verser une larme pour les douleurs d'hier. Je me refuse de me plonger constamment dans les tortures, les douleurs et les quelconques traumatismes qu'une jeunesse 'douloureuse', comme vous le dites, peut faire naître en vous... Et pourtant, telle une force qu'on ne peut aucunement arrêtée, telle un train fou lancé à toute allure et dont le système de freinage ne fonctionne plus, ces souvenirs d'antan reviennent parfois de façon inexplicable vous frapper en plein visage.

Je ne sais pas comment, je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas pourquoi ce soir. Toujours est-il que je m'avance vers la grande baie vitrée de mon appartement. La vue sur la ville est splendide. Lumineuse, rayonnante de ses interminables éclairages. Digne d'un paysage que l'on voit sur les photos ou les cartes postales de souvenir. Cela donnerait presque une allure radieusement paisible et innocente à la plus nébuleuse, violente et sombre cité existant en ce bas monde. Depuis les hauteurs, toutes les violences, tous les risques, tous les dangers et toutes les menaces ne semblent même plus exister. Ainsi votre regard peut-il se nourrir en toute quiétude des reflets d'une métropole illuminée et de la timide percée de la lumière des étoiles, à peine perceptible.

Un verre de whisky à la main, j'ouvre la porte vitrée. Je m'avance sur le balcon et en pose une main sur la rambarde. Le verre se hisse jusqu'aux parois de mes lèvres. Mes yeux fixent l'immensité noire de ce ciel nocturne. Je commence, lentement, à percevoir les plus vaillantes étoiles tentant de rappeler leur présence dans cette immensité céleste. Et je ne peux indéniablement pas m'empêcher de penser, de me rappeler que mon monde est perdu, quelque part, dans l'immensité de cet océan faiblement luminescent. Mon monde. Ma terre à moi. Mon univers natal. Mon royaume. Mon héritage. Tamaran !

Car, non. Derrière cette apparence de mannequin aux formes bien faites, ou encore de jeune femme frivole, faussement matérialiste ou totalement désinvolte, ne se cache pas qu'un pur produit de beauté et de marketing. Cette humaine, normale, que vous pensez percevoir comme l'une d'entre vous, ne l'est en aucun cas et, ce, même si quelque part je l'aurais peut-être toujours souhaité, toujours voulu. Être humaine. Vivre dans la normalité. Être comme tout le monde. Se noyer dans la masse et ne jamais avoir la sensation d'être une étrangère en refuge ou en exil. Cela me fait penser que je ne comprends jamais pourquoi tant d'êtres humains ont peur d'être dans la 'norme'. De ne pas être 'unique' ou 'spécial'. Se rendent-ils seulement compte qu'être 'spécial' ou 'particulier' n'est pas forcément un cadeau ? Et que leur existence, aussi précaire puisse-t-elle paraître pour des extra-terrestres possédant de quelconques pouvoirs, est pour moi une source d'envie et de fascination ? Un cadeau, un don. Un présent qui vous permet alors de ne pas spécialement devoir assumer vos dons, votre nature spéciale, ou encore la personne que vous étiez censée devenir...

Si je vous dis cela, c'est parce que je suis issue d'une lignée royale. Libre à vous de me croire ou non, mais je suis bel et bien l'héritière originelle du trône de Tamaran. Je suis le second enfant du roi Myand'r et la reine Luand'r. L'image de cette royauté disparue qui, autrefois, dirigeait son peuple dans l'équité et dans la paix, s'assurant une pérennité aussi pacifiste que possible malgré le conflit que pouvait engendrer la diplomatie entre mon monde et ses rivaux, ses ennemis. Il est vrai que, dans nos traditions, je n'étais nullement la première destinée à succéder aux fonctions royales de mes parents. Cet honneur en revenait à ma soeur aînée, Komand'r. Malheureusement, le destin la frappa d'une grave maladie durant son enfance. Une maladie qui la frappa de ce talent naturel que nous avons sur ma planète afin d'absorber l'énergie des rayons solaires. Par respect envers nos traditions, et même si je n'étais nullement d'accord avec cette considération, Komand'r se vit refuser le trône. Au même titre qu'on la jugea inapte et indigne de prendre possession de la souveraineté de notre planète. Que je fusse d'accord avec cela ou non n'avait pas d'importance. Nos lois avaient parlé. Mes parents avaient pris leur décision. Et c'est à moi que revenait alors la couronne. Mais cette époque est lointaine, très lointaine. Je n'étais encore qu'une jeune enfant qui n'avait pas encore commencer à goûter aux affres de l'adolescence.

L'adolescence... Voilà une autre partie que j'envie à la race humaine. Quand je vois toutes les frasques que ces jeunes gens en apprentissage de la vie peuvent se permettre, je me dis que j'aurais bien aimé pouvoir goûter à cette même liberté. À ces mêmes coups de gueule. À ces mêmes révoltes. À ces mêmes folies. Mais sur Tamaran, et lorsque l'on est issu de la famille royale, l'adolescence est avant tout une période d'apprentissage rigoureuse où l'on ne peut se permettre de vivoter en toute indépendance en faisant ce que l'on a envie. Non, mon adolescence fut scellée par mon envoi auprès des seigneurs de guerre d'Okaara, en compagnie de Komand'r, ma soeur 'déchue'. De par nos traditions, il était plus qu'inévitable que pour devenir souveraine, je me dois d'être formée aux arts de la guerre, car seule la diplomatie ne pouvaient permettre sa liberté et sa grandeur à Tamaran. Et puis nos parents se faisaient un devoir que leurs héritières sachent se battre. Nul ne sait à quel genre de menace nous pouvions faire face aujourd'hui ou demain. Et puis nous n'avions pas que des alliés dans l'univers... Comme les force de la Citadelle, issue du secteur de Vega.

La Citadelle... Komand'r... Au fond de moi, je ne pouvais que comprendre la rancune que pouvait avoir ma soeur envers nos parents. Peut-être même par extension envers notre peuple. De la tristesse. Du chagrin. De la colère. De la frustration. Je pensais toutefois naïvement que la période d'entraînement auprès des seigneurs de guerre nous aurait permis de nous rapprocher. De faire table rase de tout cela. D'essayer d'apaiser son âme en rage et, surtout, de nous retrouver plus proche l'une de l'autre... Telles deux véritables soeurs. Et non demeurer dans un sentiment de rivalité quelconque. Je pouvais la comprendre. Je pouvais me mettre à sa place. Je pouvais essayer d'imaginer ce qu'elle ressentait. Mais je ne pus jamais comprendre, ni accepter qu'elle accepte de trahir notre peuple, notre terre, notre monde, notre nation pour s'allier aux forces de cette Citadelle que nous avions comme si grand ennemi. Et c'est pourtant ce qu'elle fit ! Vendre la liberté de notre peuple pour assouvir ce désir immense de vengeance qui régnait dans son coeur. Il ne demeurait plus de paix possible dorénavant. De par sa colère, Komand'r avait su insuffler une période de conflit et de guerre qui marqua tant mon monde que ma vie à jamais...

Je pensais que cette trahison me séparerait à jamais de ma soeur aînée. Elle était parvenue à ses fins. Le trône de mes parents fut  perdu. Et pour instaurer un semblant de paix à l'ensemble de notre peuple, je fus remise en tant que prisonnière aux forces de la Citadelle. Une décision difficile que du prendre mon père. Une décision qui me condamna à jamais. Une décision, malgré tout, dont je n'en voulus nullement à mon souverain... Car, en tant qu'héritière du trône, c'est un choix que j'aurais fait moi-même afin d'assurer un semblant de vie paisible à mon peuple. C'était mon devoir, ma responsabilité. Il n'était pas la peine de se demander si c'est ce que je voulais pour ma propre vie. Je n'avais pas le luxe de pouvoir choisir. Et tout héritier responsable aurait été d'accord qu'aucun choix n'existait en de telles circonstances. Mais, à ma grande surprise, je ne fus pas l'unique trophée de guerre que la Citadelle emporta dans son sillage. Car, loin de toute parole d'honneur, c'est sans quelconques égards que la Citadelle fit de Komand'r son autre prisonnière, son autre trophée de guerre. Sans doute parce qu'elle ne voyait pas en Komand'r une personne utile à sa prise de pouvoir. Ou tout bonnement parce qu'elle ne voulait pas s'encombrer d'une personne dont l'absence d'honneur l'avait poussé jusqu'à trahir et vendre son propre peuple...

Pendant près de six années, nus fûmes alors réunies, Komand'r et moi... Sous l'insigne de la torture. Nous n'étions que comme des poupées dont des enfants sadiques venaient malmener et faire souffrir de toutes les manières possibles et imaginables, juste pour le plaisir de nous voir souffrir. Ce que je ne comprenais pas, c'était pourquoi nous maintenir en vie ? Car nous n'avions ni eau, ni nourriture, jusqu'au moment où cela devenait trop risqué. Jusqu'à l'instant où tout souffle de vie était prêt à nous abandonner. On nous infligeait de multiples et sévères violences physiques. On nous laissait dans le sang et les plaies des jours entiers... Jusqu'à ce qu'on soit sommairement raffistolées avant que les violences ne reprennent de plus belle. Pourquoi faisaient-ils cela ? Et pourquoi ne voulaient-ils tout simplement pas nous laisser mourir ? Car, oui, je l'avoue. Durant toutes ces années d'emprisonnement, je n'avais qu'une seule et unique envie. Qu'un seul et unique désir... Mourir. Qu'on me laisse mourir. Qu'il n'y ait plus de souffle de vie dans mon corps. Que je repose en paix loin de la violence, loin des cauchemars, loin de la douleur, loin de l'emprisonnement. Je ne voulais que m'endormir pour toujours. Et combien de fois furent les jours où je suppliai mes bourreaux d'en finir une bonne fois pour toute ! Des prières qui ne trouvèrent aucunement échos et ne furent jamais entendues...

Je pensais qu'aucune autre torture n'aurait pu être pire... Jusqu'à ce que nous rencontrions les Psions. Je ne sais toujours pas pourquoi la Citadelle nous avait gardé en vie de la sorte durant toutes ces années. Tout comme j'ignore encore et toujours pourquoi ils nous torturaient aussi gratuitement. Et encore moins pourquoi ils nous remit aux mains de ces 'Psions'. Je ne comprenais pas pourquoi et, pour tout vous avouer, au bout d'un moment, vous ne cherchez plus à comprendre de toute façon. Car, à partir de ce moment proprement dit, à force de ne pas vous laisser mourir, vous vous sentez comme une coquille vide que l'on vient chercher. Que l'on ébrèche d'avantage. Et qu'on laisse dans un état pitoyable jusqu'à la prochaine session. Vous vous sentez vidé de toute énergie, de toute âme. Vous vous surprenez à ne devenir qu'un être dont l'esprit s'est évadé hors de ce temps et de cette réalité. Comme si quelqu'un avait pris une télécommande et mis votre âme en pause durant que tous ces événements se déroulaient.

Aux mains des Psions, ce fut encore pire qu'auprès de la Citadelle. On fut des cobayes, des sujets d'expérience. On nous bombarda de rayons solaires, Komand'r et moi. On nous gavait d'énergie, comme pour voir quel était notre point de rupture. On nous surchargeait de cette énergie avec laquelle nous vivions constamment. C'est comme si vous étiez à une table de restaurant, que votre estomac crie stop, et qu'on vous ouvre grand la bouche pour y déverser des tonnes et des tonnes de nourriture, jusqu'à le faire imploser. Imaginez la douleur possible que pourrait alors ressentir votre estomac. Imaginez à quel point cela en serait intenable et violemment cauchemardesque... Et puis, transposez cette sensation sur l'ensemble de votre corps... Et vous commencerez à pouvoir imaginer tout doucement l'effet que cela avait sur nous.

Ironiquement, je dois remercier ces espèces de 'chercheurs' et expérimentateurs violents et sadiques. Car, dans un sens, c'est de par leurs innombrables tests de surcharge que mon corps se satura à un tel point que toute l'énergie accumulée, au lieu de me faire imploser, commença à sortir de mon corps. Je ne sais pas ce qu'ils avaient pu trafiquer dans mon corps, mais toujours est-il qu'au bout d'un moment, tout cria stop à l'intérieur de moi et extériorisa tout ce qui avait dû être 'ingurgité' jusque là. Une déformation. Une transformation. Une adaptation de mes facultés naturelles. Mais, et surtout, une nouvelle arme pouvant enfin me libérer de toutes ces horreurs, de tout ce cauchemar. De tout ce que je subissais en guise de vie depuis maintenant plus de six ans. Je dois dire que le besoin et l'impatience en fut-elle que je ne cherchai nullement à attendre de savoir comment maîtriser mon nouveau 'don'. J'attendis simplement le moment le plus opportun pour laisser parler toute la rage, toute la colère et toute la douleur que j'avais emmagasiné pour me libérer de mes bourreaux... Pour me libérer, moi, oui... Et ma soeur...

Naïveté que de vouloir croire qu'il pouvait demeurer du bon en elle ? Folie que de croire que ce que nous avions traversé aurait pu lui ouvrir les yeux sur sa trahison d'antan ? Qu'il était temps d'oublier toutes ces vieilles rancunes et querelles pour retrouver notre monde... Et l'en libérer de la Citadelle ? Sans doute étais-je beaucoup trop idiote et stupide de penser qu'elle aurait pu changer et être différente. Toutefois, je la libérai quand même. Je la libérai pour que nous rentrions enfin chez nous. Pourtant, elle ne manqua nullement de me 'poignarder' dans le dos une nouvelle fois. Nous quittâmes à peine les installations de torture des Psions que nos routes croisèrent celles des alliés, des fidèles de Komand'r, prêt à aider leur 'reine légitime' à reprendre le trône de SA planète... Et à faire disparaître l'unique obstacle, l'unique ombrage à la couronne : moi !

Voilà comment je me suis réfugiée sur cette planète il y a près de cinq ans. Voilà comment je suis arrivée sur Terre. Voilà comment j'ai quitté l'immensité de l'espace et le monde des étoiles pour me mêler au coeur de l'humanité. Me frayer un chemin, me trouver une place. Et chassez à jamais tous ces souvenirs de ma mémoire. Car, très sincèrement, dites-moi désormais qui voudrait continuer de vivre avec un tel passé ? Qui accepterait de mener une vie 'heureuse' en s'emprisonnant d'un tel bagage ? C'est mon héritage, c'est vrai. Je ne peux le nier et je ne peux le changer. Mais ce n'est pas pour autant que je suis obligée de le porter sur mes épaules tel un insupportable fardeau. À qui le devrais-je ? Et qu'est-ce que cela m'apporterait ?

Est-ce pour autant que je n'ai aucun regret ? Non. Ce serait mentir. Une multitude de regret baigne mon coeur et mon âme. Mais le plus important de tous est l'idée d'avoir pu laisser Tamaran aux mains de ma soeur et de ses forces armées et de sympathisants. Une part de moi-même s'en voudra toujours d'avoir fui et, par extension, d'avoir renoncé en quelque sorte à mes responsabilités d'héritières royales. Je regrette de ne pas avoir pris la peine d'essayer d'entrer en contact avec mon frère cadet, ou même mes parents. Je regrette de les avoir abandonner, eux, ma famille, mon foyer, ma maison. Contrairement à ce qui a été traversé aux côtés de cette soeur que je déteste désormais, je me refuse de penser au reste de ma famille pour fuir cette sensation de culpabilité et de peine, de tristesse que cela engendre inévitablement en moi. Qui sait, peut-être que c'est de par ce refus que je me suis enfin décidée, aujourd'hui, à revêtir les couleurs de Tamaran et à faire régner un semblant de justice, de paix et de sécurité en ce bas monde.

En effet ! Lorsque je suis arrivée sur Terre il y a près de cinq ans, la notion d'extra-terrestre était encore inconnue. Et puis, je ne voulais nullement me faire remarquer, ni me mettre sur un pied de différence, parce que j'étais ou pouvais être. J'étais une âme en peigne, une âme égarée, un âme brisée... Mais je ne voulais surtout pas paraître pour une âme semblant différente et devant, une fois de plus, passée par bien des analyses, des expériences et j'en passe. Sans compter que je ne voulais plus d'un héritage maudit qui n'avait su engendrer que peine et souffrance durant des années entières. Je m'étais voulue devenir 'humaine' comme je le pouvais... Jusqu'à ce que je découvre que, sur la planète bleue, je n'étais pas l'unique preuve que les humains n'étaient pas seuls dans l'univers. Il s'appelait Superman. On le nommait l'Homme d'Acier. Une prise de connaissance, de découverte par l'invasion d'une menace issue elle-même de l'espace. Un combat d'anciens 'frères' d'espèce... Cela me rappelait quelque chose tiens... Mais je ne voulus nullement en prendre part, ni même en faire parler mes dons et mes différences. Lors de cette découverte, je n'étais que la jeune mannequin qui se faisait d'avantage un nom dans son métier, et qui était parvenue à se trouver une véritable place parmi les autres humains.

Je dois néanmoins dire que la seconde bataille, largement médiatisée, qui ébranla Metropolis me fit d'avantage réfléchir. Je ne sais pas. Une remise en question sembla nécessaire. Peut-être parce que je ne voulais pas écouter une volonté ou un manque qui me torturait au plus profond de mon être. À la fois, j'ouvrais les yeux sur l'incapacité que pouvait avoir ce monde à se confronter à des menaces qu'il considérait comme divine, et les armes qu'étaient les miennes pour pouvoir venir en aide à cette Terre que j'avais adopté et chérissais tant désormais. Alors oui, j'ai pris le temps de la réflexion. J'ai longuement hésité... Mais depuis six mois désormais, l'héritière de Tamaran a trouvé comment pallier au manque qui existait dans sa vie, tout en épousant sa volonté de préserver ce monde nouvellement adoré.

D'ailleurs, si vous voulez bien m'excusez, je vais reposer ce verre désormais vide de whisky et vous abandonner sur ces quelques mots. Depuis les hauteurs, la ville est belle, immense, magnifique... Mais sous son visage calme et paisible, je viens d'en entendre des cris de peur et de douleur. Et si votre Kory Anders ne peut rien réellement faire contre tout type de menace, Starfire, elle, ne peut plus laisser le mal impuni... !