I search for a job | Lucifer

La vielle avait encore été une soirée très festive, le Lux ayant accueillis en son sein une partie de l’équipe de Legend Football League de Los Angeles. L’alcool avait coulé à flots, la musique avait fait danser tout le monde. Il n’ y avait pas eu de danseuses exotiques cette fois-ci les filles de la LFL ayant fait le show à elles seules. Tout s’était relativement bien passé hormis peut-être le départ de Britany l’une des serveuses du Bar qui avait décidé de reprendre ses études de recherches dans les énergies renouvelables. Bien sûr ça n’avait pas empêché le maître des lieux de s’éclater et de finir la nuit avec la capitaine, la quarterback et deux troisièmes lignes de la LFL dans son lit.

Après un réveil en douceur, entouré de charmante jeune femme, à moitié vêtue de leur équipement de sport, encore un délire du diable, Lucifer s’était levé, était allé prendre une douche puis avait déjeuner avec elles sur la terrasse de son Penthouse. Les relations étaient ultra détendu, rigolant, s’amusant, un ou deux pactes avaient même été passer en toute indiscrétion, le fantasme du diable ayant fait son effet auprès des dames.

Une fois ses conquêtes de la nuit raccompagnées, que le service d’entretien avait fait son travail en nettoyant tout le Lux, et il y avait de quoi faire, les pauvres avaient toujours une tonne de boulot, mais ils étaient assez bien payés, Lucifer Morningstar prit soin de lui. Il vêtit comme à son habitude d’un beau costume trois-pièces assorti à une paire de chaussures de ville en cuir véritable puis se peigna avant de se décider à descendre dans son établissement pour faire un tour dans son bureau.

Ce matin-là il n’avait pas besoin de se présenter au commissariat central de la ville, un sms de sa collègue lui avait indiqué qu’ils commenceraient tous deux que l’après-midi en évoquant une raison personnelle. Ne s’inquiétant pas plus que ça ça l’arrangea même. Il allait devoir passer une annonce pour trouver une nouvelle serveuse, enfin il allait devoir convoqué l’un de ses employés pour qu’il le fasse à sa place surtout.

C’est donc tous frais et de bonne humeur qu’il arriva dans le Lux, un peu la tête dans ses pensées il descendit les marches allant jusqu’au bar dans l’idée de servir un verre quand une voix féminine l’interpella et le sortit de ses pensées.

- Il y a quelqu’un ?

Lucifer était sur le point de répondre machinalement qu’ils étaient fermés, mais il releva alors la tête pour voir une sublime jeune femme, dans une robe rouge très saillante, attendre que quelqu’un lui réponde, pas loin du bar qui était sa destination. Tout sourire le diable finis de descendre les marches en s’avançant vers elle :

Oui il y a quelqu’un , moi Lucifer Morningstar ! Que puis-je faire pour vous divine créature ?

S’approchant d’elle d’un pas léger s’arrêtant sur le côté du bar intrigué par la présence de la jeune femme à une heure aussi précoce de la journée .

Dès qu’il avait porté le regard sur elle il l’avait détaillé d’un œil attentif, scrutant la moindre parcelle de son corps, de son visage, à sa robe rouge vermillon, sublimant la beauté naturelle de la jeune femme. En dehors même de l’aspect physique, qui lui plaisait beaucoup ne s’en cachant pas spécialement, Lucifer regardait à l’intérieur d’elle. Il n’usa pas de sa télépathie, ni même de ses pouvoirs, mais juste en plongeant son regard dans le sien de façon intense.

On dit que le regard est une porte sur l’âme de quelqu’un. Lucifer s’y connaissait en âme, il lui arrivait donc parfois de simplement observer le regard de quelqu’un pour savoir qui il ou elle était et ce qu’il ou elle avait vécu. Généralement quand on venait le voir, c’était le regard plein de détresse et d’espoir. L’espoir que le diable puisse leur rendre service, comme s’il était leur dernière solution, comme si il n’y avait plus que Satan en personne pour les tirer d’affaire. Ce qui est bien ironique quand on sait que l’humanité attribue au diable tous les malheurs du monde.

Cette jeune femme l’intriguait particulièrement. Au-delà de sa beauté elle avait quelque chose de triste en elle et de brûlant. Il sentait une sorte d’énergie se dégager de son aura, il pouvait presque la voir, en tout cas il ressentait du chaud. Elle se rapprocha de lui, pas jusqu’à se coller, mais juste pour qu’ils soient moins loin l’un de l’autre. Lucifer lui, au lieu de réduire la distance comme il l’aurait fait avec n’importe qu’elle autre femme pour la séduire, se recula légèrement dans un réflexe inattendu tout en passant derrière le bar. Il attrapa une bouteille de scotch tout en l ‘écoutant lui dire les raisons de sa venue.

Venue à L.A pour fuir son passé et changer de vie, elle cherchait un travail sans pour autant avoir de l’expérience dans un domaine. C’est vrai qu’elle paraissait jeune et la fin de sa phrase lui confirma qu’elle n’avait connu que des soirées étudiantes. Elle était venue au culot, par la seule force de son courage et de sa curiosité ce que le diable apprécia. En revanche il trouva que quelque chose sonnait faux dans sa déclaration, mais il attendit qu’elle finisse avant de dire quoique se soit.

Il prit deux verres et les remplis à un quart du scotch whisky qu’il venait d’ouvrir réfléchissant à ce qu’elle venait de dire. Le hasard faisait étrangement bien les choses. Britany était partie la veille et déjà quelqu’un d’autre était là pour la remplacer, quelqu’un venu de nul par, sans connaissance du domaine, fuyant un passé, ayant une aura des plus étranges … Le premier rapprochant que Lucifer fit était avec son père. Pour lui ça semblait évident que son paternel avait envoyé quelqu’un pour le surveiller voir même pour lui nuire. Quelqu’un manipulé par le Tout-Puissant, quelqu’un avec des aptitudes qui plus est. Le patron du Lux se méfia d’elle soudainement, son regard effeuillant changeant pour un regard plein de doute et de suspicion envers son interlocutrice.

Il arbora néanmoins un grand sourire comme à son accoutumé , tendant un verre à la jeune femme :

Un verre ? Dit-il après avoir pris une légère inspiration.

Pour commencer, je ne crois pas avoir entendu votre nom mademoiselle … ? Lui laissant le temps de combler le trou.

Il vint renifler le liquide se trouvant dans le verre avant d’en boire une petite gorgée.

Ne trouvez-vous pas que le destin est bien fait mademoiselle ? Hier une de mes serveuses nous quitte et aujourd’hui vous voilà à la recherche d’un emploi.Marchand pour venir sortir du bar. Comme si là-haut quelqu’un tirait les bonnes ficelles, levant les yeux au ciel.

Il fit quelques pas devant elle l’a regardant à nouveau.

Bien que je n’aime pas m’entourer de personne dont je ne sais rien, vous semblez vraiment avoir besoin de ce travail. Et comme il se trouve que j’ai une place de libre et que le destin vous à guidé jusqu’à moi, ça serrait dommage de ne pas vous laisser votre chance n’est-ce pas ? Ce n’était pas réellement une question, du moins elle n’attendait pas de réponse puisque Lucifer reprit immédiatement s’installant sur un tabouret à côté d’elle, dos au bar. Disons banco ! Vous avez la place de serveuse. Toutefois avant de signer quoique se soit ou d’officialiser , dite moi votre vrai prénom. Je déteste le mensonge, moi-même ne le pratiquant pas du tout. Alors si vous souhaitez que notre collaboration parte sur de bonnes bases dites-moi comment vous vous appelez réellement.

On ne l’a fait pas à l’envers au diable, Morgana ne correspondait pas du tout à la jeune femme, il se demanda même si ce prénom existait vraiment.

En attendant une réponse de la jeune femme, il reprit une gorgée de sa boisson, décidant de passer un moment avec elle, pour mieux la connaître…  

Le lux était relativement lumineux et très calme. On peut penser que ça n’est pas dans ses habitudes et pourtant, si chaque soir l’endroit est baigné d’obscurité entrecoupée des lumières des spots, si chaque soir la musique fait vibrer les cloisons, chaque lendemain le Lux regagne un silence olympien. C’était dans ce silence de cathédrale que Lucifer avait accueilli dans son antre la jeune femme qui était en face de lui.

Elle lui avait répondu quelle voulait bien un verre, il avait donc pris la bouteille pour lui servir la même chose que lui faisant ensuite glisser le verre sur le bar jusqu’à elle du bout des doigts et tout en l’écoutant parler. Son regard, après avoir servi le verre, vint d’ailleurs se fixer dans celui de la jeune femme qui disait s’appeler Morgana. Ce prénom ne lui allait définitivement pas. À l’oreille ça sonnait faux, quand elle l’avait dit ça sonnait faux dans sa voix, Lucifer le savait et il était curieux de savoir pourquoi elle mentait. Comme elle lui fit remarquer, elle n’avait pas donné son nom non plus. Chose qu’il savait et qui amplifiait le mystère.

Il avait espéré qu’elle commence par lui dire le pourquoi de son mensonge, mais elle prit un autre chemin pour débuter son tour de parole. Elle lui parla de dieu, que c’est étrange comme s’il y avait une connexion entre eux. La suite lui prouva que non, faisant tomber son hypothèse à l’eau. Un large sourire vint même fendre le visage du diable lorsqu’elle dit que dieu n’est qu’un pervers narcissique qui se nourrit de la douleur humaine en prétextant un amour.  

Qu’elle belle définition du père de Samaël, lui-même n’aurait pas dit mieux. Du coup il écouta encore plus attentivement ce qu’elle avait à lui dire puisqu’elle avait, sûrement inconsciemment ou pas, capté son attention de la meilleure des façons.

La suite se détacha complètement de la première partie qui se voulait spirituelle. Elle lui parla de qui elle était aujourd’hui, venant lui expliquer à demi-mot le pourquoi de ne pas avoir donné son vrai prénom et nom. Elle lui dévoila, avec retenue et dans un flou généralisé, quelques briques de son passé, qui apparemment la hantait. Il n’avait pas dû être agréable, la perte de son mari, peut-être d’une autre personne très chère à son coeur. Morgana était de plus en plus entourée de mystère. La curiosité légendaire de Lucifer serait mise à mal puisqu’elle ne semblait pas vouloir rentrer dans les détails et lui en dire plus. Toutefois un mot ressortit de ses paroles : Vengeance.

On avait vraiment dû la faire souffrir pour qu’elle place ce mot deux fois, dans deux phrases successives. Satan, il vit une occasion de s’immiscer dans sa vie, d’assouvir sa curiosité, de faire un pacte et bien entendu de l’aider à atteindre son but. Si réellement quelqu’un avait tué son mari et une autre personne proche d’elle, Lucifer allait se faire un devoir de le punir à son tour ou du moins d’aider Morgana à le faire.

Elle finit par lui montrer sa motivation à travailler avec lui et pour lui tout en mettant un point d’honneur à garder son anonymat.

Lucifer l’avait écouté, elle lui avait d’ailleurs posé des questions auxquelles il avait déjà la réponse. Ses doigts n’avaient pas quitté son verre, d’ailleurs il l’avait porté à ses lèvres plusieurs fois pour boire des petites gorgées de l’une de ses boissons préférées.

Une fois finis elle fixa elle aussi son regard dans celui du beau ténébreux, qui se redressa légèrement, remettant en place sa veste de costume, rigolant légèrement :

Je suis Lucifer le fils préf… enfin l’ex-fils préféré de dieu alors c’est évident que je crois en lui. Disons plutôt que je suis certain de son existence, j’en ai même subit les foudres.

Il passa l’un de ses doigts sur son verre détournant le regard le temps de lui dire ces quelques mots puis ses yeux vinrent à nouveau à la rencontre des siens, passant préalablement sur ses jambes et son décolleté.

Bref. Vous semblez avoir une certaine détermination à atteindre votre but et j’apprécie encore plus quand il s’agit de vengeance. Je la connais bien et je sais qu’elle n’a pas besoin de nom. Vous souhaitez garder votre anonymat , soit. Mais, je vous en prie, Morgana ne vous va pas du tout.

Il se leva de son tabouret, s’approcha d’elle venant lui prendre la main tout en tournant légèrement autour d’elle la détaillante du regard finissant sur son visage. Puisque vous semblez avoir une préférence pour un prénom avec une terminaison en « A » et vu que je suis votre employeur à présent, permettez-moi de vous proposer Lana comme nouveau prénom d’usage.

Il vint lui faire un baise-main puis s’avança vers le bar à nouveau pour se resservir et l’a resservir un peu afin que leurs verres soient de même niveau.

Oui ma chère je souhaite avoir une délicieuse jeune femme qui travaille pour moi de façon totalement intéressée, je vous offre donc la place de serveuse au Lux. Je suis sûr que notre collaboration sera des plus agréable et bénéfique pour chacun d’entre nous , venant lui faire un clin d’oeil avant de lever son verre en sa direction pour trinquer :

Aux opportunités que la vie nous offre !

Lucifer était séduit, par sa franchise, sa détermination, la prestance dont elle faisait preuve. Elle semblait très bien savoir ce qu’elle voulait et comment y arriver. Il n’allait donc pas la quitter et garder un œil sur elle, de façon observateur, et aussi un peu pour se délecter de sa beauté.

Lana était des plus intéressante pour le diable, bien qu’il ne savait pas encore tout à fait ce qu’il allait faire d’elle. Les idées se bousculaient dans sa tête, néanmoins il avait encore du temps devant lui, Lana n’allait pas repartir de si tôt selon lui.  

De façon moins habile que d’habitude, pour ne pas dire direct et franche, Lucifer avait renommé Lana celle qui voulait rester anonyme. Morgana ne lui allait définitivement pas, de plus elle semblait apprécier ce nouveau patronyme. Il faut dire que Lana est un prénom aux consonances plus mystérieuses, court, rapide d’utilisation et assez banales. On s’en souviendrait le temps d’une soirée, mais on l’oublierait ensuite ce qui était parfait pour une serveuse du Lux.

Ils venaient de trinquer aux opportunités et Lana rajouta à la vengeance. La jeune femme semblait très attachée à cette partie-là du sermon, comme elle l’avait mentionné un peu avant. Los Angeles, pour beaucoup, était la ville du renouveau, où l’on peut repartir à zéro. Lucifer partageait cela avec beaucoup de monde dont la jeune femme qu’il avait en face de lui, ce qui leur faisait un point commun. Il eut envier de lui demander plus d’infos sur ce qu’il lui était arrivé, mais si Lana en avait dit si peu c’est qu’elle avait sûrement de bonnes raisons, inutile donc de s’attarder là-dessus.

Lucifer porta son verre à sa bouche ne lâchant pas la belle jeune femme du regard alors que dans le Lux leurs voix résonnent même s’ils ne parlent pas si fort que ça.

« - Je suppose que je commence à travailler ce soir … bien, il va falloir que vous me disiez tout ce que je dois savoir sur mon travail. J’aimerais aussi savoir si vous avez des … logements de fonctions ? Comme je vous l’ai dit, je viens d’arriver en ville et je ne compte pas dormir dans la rue ! Déjà, ça vous donnerait mauvaise réputation si on apprenait que vos employés dorment à la rue ! »

Elle n’avait pas perdu le sens de la réalité même si le diable avait cette fabuleuse capacité. Elle voulait déjà commencer sa formation ce qui fit bien rire Lucifer. Puis elle enchaîna sur une demande toutefois logique, quand on sait qu’elle a fuit sa vie passer. Elle joua même avec son ego, cherchant à le faire culpabiliser s’il ne répondait pas favorablement à sa demande. Décidément les femmes sont bien plus subtiles que les hommes.

L’ex-seigneur de l’enfer posa son verre, toujours souriant, amusé de la situation et des questions qu’elle lui posait. Il fit le tour du bar et vint prendre une bouteille pour se resservir avant de lui répondre :

haha je ne vais pas vous dire grand-chose mademoiselle, regardez moi bien, détaillant son corps d’un geste de la main montrant son costume trois-pièces de grande marque, vous croyez qu’en soirée c’est moi qui fait le service ? La seule chose que je sache faire c’est passer derrière le bar me servir ou servir une voir des conquêtes potentielles.
Ne vous inquiétez pas, je vous laisserais dans les mains d’une de mes meilleures barmaids. Elle vous formera le temps qu’il faut.

Après avoir fini de se servir, il proposa dans sa gestuelle de resservir Lana.

Bien sûr que non vous n’allez pas dormir dans la rue voyons. En plus de me faire mauvaise impression vous  être toute sales et mal odorante, ce qui est inacceptable pour le personnel du Lux. Pour le logement il n’ y a pas de soucis et c’est à votre convenance. Soit vous prenez une chambre dans l’hôtel qu’abrite cette tour, soit vous prenez un appartement seule ou en collocation à Venise Beach . J’ai deux lotissements là bas que je loue à mes employés. Dans les deux cas vous me devrez un loyer plus les charges moins les trente pour cent davantage puisque vous travaillez ici. Vu que je suis généreux, j’offre le premier mois et vu que vous me plaisez particulièrement, très chère Lana, je vous ferais deux mois de location gratuite. Le temps que vous vous installiez tranquillement et que vous preniez vos repères.

Cela vous convient-il ? Vous avez des questions ?

En attendant qu’elle lui réponde, autant à ses questions qu’à se demande pour être resservis, il but une nouvelle gorgée de son verre.

Comment refuser un verre gratuit, servit par le diable lui même, un verre d’un des meilleurs whiskys de la ville qui plus est, une bouteille qui lui était réservé d’ailleurs, les barmans et barmaids savaient que c’était la sienne, ils n’en proposaient pas aux autres clients sans avoir l’autorisation du patron.

Lucifer resservit donc Lana après qu’elle lui ai répondu par l’affirmative d’un mouvement de tête. Il versa dans le verre l’équivalent d’une double dose, sec sans glace, à cette heure de la journée c’est assez courageux pour quelqu’un qui ne tient pas autant l’alcool que le boss du Lux. Voulait-elle montrer qu’elle tient la route, ou avait-elle tout simplement de l’entraînement dans ce domaine ? Il se posa la question inconsciemment après avoir fermé et posé la bouteille sur le bar.

Tandis qu’il l’avait resservi, elle s’était levée pour découvrir un peu plus l’endroit, marchant d’un pas lent, observant les lieux, les scrutant même. Elle semblait être intéressée, s’imaginant peut-être les différentes fêtes et autres soirées que ces murs avaient accueillies en leur sein. La gratuité de loyer proportionnelle à la beauté de la femme l’avait fait sourire, Lucifer l’avait remarqué, se disant dès lors que soi ça l’arrangeait bien soit qu’elle n’était pas insensible à son charme, l’hypothèse la plus censée, cela va de soi. Le diable la regarda ainsi se balader dans la grande salle réfléchissante aux propositions que son nouveau patron venait de lui faire. Puis elle lui dit qu’elle prendrait une chambre dans l’hôtel qui se trouvait entre le Lux et le penthouse de propriétaire de tout l’immeuble, Lucifer lui-même. Elle argumenta que ça lui ferait moins de trajets pour aller au travail ce à quoi Lucifer répondit immédiatement par un trait d’humour :

- Vous n’aurez donc aucune raison d’être en retard, ricanant tout en gardant un œil sur elle.

Lana se faisait très observatrice, détaillant le piano/bar/boite de nuit d’un œil presque expert, peut-être s’imaginait-elle déjà comment elle y travaillerait, comment allait-elle pouvoir gérer les commandes et les services en salle. Un tel professionnalisme plaisait à Lucifer, bien que c’était étrange venant d’une personne qui se disait sans expérience. Les différentes facettes de la jeune femme étaient compliquées à identifier et comprendre. Sans nul doute elle tentait d’enterrer quelque chose, un souvenir, ou une partie de sa vie en venant ici, et à priori c’était quelque chose d’intense.

Elle reprit ensuite ses interrogations sur le Lux lui demandant quel type de soirées l’endroit accueillait, s’ils privatisaient les lieux. Elle lui demanda même un petit cours d’histoire, le brossant bien dans le sens du poil pour être sûre d’avoir une réponse à sa question. Elle lui demanda aussi si elle pouvait rencontrer l’équipe avant de commencer son travail, surtout les agents de sécurité argumentant qu’il fallait bien s’entendre avec ceux ou celle qui allaient la protéger dans l’éventualité où elle aurait besoin de protection.

Lucifer quitta alors sa position au bar pour lui aussi marcher dans la salle, son verre en main qu’il porta à ses lèvres pour s’humidifier la bouche avant de prendre la parole afin de répondre aux questions de sa nouvelle employée en bon patron qu’il était :

- Le lux accueille différents types de soirée et de nuit. De façon générale c’est un piano/bar/boite de nuit comme les autres avec néanmoins une tendance au relâchant physique et morale un peu plus importante qu’ailleurs. Parfois l’ambiance y est plus calme, le patron gratifie alors ses invités d’un ou plusieurs morceaux ou chansons au piano, venant pianoter quelques notes sur le piano qui était au milieu de la salle. - Parfois nous avons des soirées à thème selon le calendrier, dernièrement nous avons fait pas mal de soirées costumées sous le thème d’Halloween par exemple. Nous passons tout type de musique selon le type de soirée, le thème ou la clientèle. Le lux possède un DJ résident, mais ça nous arrive aussi de faire passer des groupes sur la scène. Il m’arrive de privatiser le Lux pour un évènement ou pour de gros clients qui souhaite s’offrir le temps d’une soirée l’endroit et la réputation légendaire qui suit. Quoiqu’il advienne les maîtres mots ici sont détente, amusement et sensualité, vous ne devrez donc pas être choqué de voir des danseuses sur les podiums ou qu’on vous demande de vous vêtir de façon légère. Toutefois, vous serveuses, au bar ou en salle vous n’êtes ni des objets ni des prostituées. Si la clientèle a vers vous des gestes ou des réflexions déplacés signaler le à la chef de salle voir au service d’ordre.

Lucifer allait répondre au fait qu’elle voulait rencontrer les différentes personnes travaillant sur place d’autant plus les agents de sécurité, il laissa toutefois un blanc se faisant la réflexion que la jeune femme pouvait être attiré par les gros bras, les montagnes de muscles ce qui pouvait justifier son envie de bien connaître le service de sécurité. Il en sourit puis reprit :

- Vous rencontrez l’équipe complète se soir, comme je voulais dit avant, il y aura un temps de formation avant que vous preniez pleinement votre poste ici. Vous aurez dès lors tout le loisir de connaître autant les serveuses et serveurs que de vous acoquiner avec les gars du service de sécurité.

Il continua sa marche dans la salle venant à s’approcher d’elle par derrière d’un pas de velours venant la surprendre en se mettant sur sa gauche, passant sa main sur ses reins puis en venant la poser sur la hanche droite de la jeune femme, l’enlaçant ainsi de la main, marchant tous les deux dans la même direction.

- D’un point de vue historique il n’ y pas grand-chose à savoir avant que j’achète l’endroit et que j’en fasse ce qu’il est héhé. Avant que je décide de venir prendre ma retraite sur terre ce bar étant un cabaret avec une maigre réputation. Les spectacles qu’on y présentait étaient tout vus et revus, la clientèle se faisait de moins en moins nombreuse. Même l’hôtel qui se trouve au-dessus n’avait plus fière allure. À mon arrivée à Los Angeles j’ai cherché un pied-à-terre à ma hauteur et c’est la Sunset Tower qui m’a le plus séduite, dans ce magnifique quartier qu’est Beverly Hills. Tant de potentiel récréatif qui se mourrait dans ses lieux, je ne pouvais décemment pas laisser cette œuvre dépérir ainsi. J’ai donc fait en sorte de pouvoir racheter le bâtiment et tout ce qui si trouvait, incluant donc le Lux et j’ai entrepris de gros travaux de rénovation pour en faire ce lieu de délire et de perdition que vous prenez plaisir à observé tant.

Lucifer vint reprendre une gorgée de sa boisson favorite ne quittant pas sa place aux côtés de la Lana, son bras dans ses reins, l’invitant à continuer la marche qu’elle avait initialement commencée.

Sourire aux lèvres il finit :

- Vous avez d’autres questions ma chère ? Je me ferais un plaisir d’y répondre, lui offrant un regard très chaleureux.  

Si on avait parlé d’entretien d’embauche à Lucifer, le diable en aurait eu une tout autre vision en tête que celle qui se déroulait actuellement, bien plus licencieuse et libidineuse cela va de soi. Et pourtant il n’était pas mécontent de la tournure que prenaient les choses. La curiosité dont faisait preuve Lana pour l’endroit dans lequel elle allait travailler faisait plaisir à Lucifer, son intérêt était louable et apprécié montrant pour le coup bien plus de professionnalisme qu’il en attendait. Ce fut donc, comme un guide touristique, qu’il détailla le passé, le présent et le futur de son établissement à la jeune femme. Il ne l’avait jamais fait en réalité, peu de monde s’intéressait aux quatre murs qui les entouraient tant qu’il pouvait faire la fête à l’intérieur, se lâcher et oublier leurs problèmes.

Lui-même n’avait jamais offert autant de temps et d’intérêt à une employée, de façon non lubrique cela va s’en dire.

Ses explications semblaient avoir comblé la curiosité de la jeune femme sur l’endroit, mais pas sur l’homme qui le possédait. Se détachant de la légère étreinte de son nouveau patron, Lana lui fit alors face pour plonger son regard dans le sien et lui poser une question que personne encore ne lui avait posée. Une question le concernant lui directement ce qui montrait peut-être qu’elle avait de l’intérêt aussi pour lui :

- Avez-vous peur de vous brûler, Monsieur Morningstar ?

La question fit hausser un sourcil au diable qui en sourit instantanément, se disant que la réponse était plus qu’évidente. Elle tendit ça main, paume vers le haut et fit apparaître une flamme dans le creux de celle-ci. Ca aurait surpris et étonné beaucoup de monde, ça en aurait même choqué plus d’un, voir horrifié de peur qu’une personne ait un don comme celui-là. Ce n’était pas du tout le cas de Lucifer qui sourit de plus belle en voyant la flammèche onduler sous son regard.

Lana venait de révéler ce que dont Lucifer ce doutait depuis le début de leur rencontre, ce qu’il avait presque instantanément sentit en elle, cette magie, cette sorcellerie qui sommeillait au plus profond de la jeune femme.

La flammèche s’étira et s’enroula tel un ruban autour du bras de la belle brune, qui sous le même ton lui dit :

- J’ai découvert ce don il y a peu. Il est à la fois effrayant et jouissif. Je ne sais pas comment dire ça … mais si vous êtes le diable, vous devez sûrement savoir quel est son origine. Il s’est réveillé en moi, comme une force latente, après que la jeune femme que j’étais a été détruite.

Une telle révélation accentuer d’une démonstration de ce genre ne pouvait qu’indiquer une preuve de confiance de la part de Lana envers son nouvel employeur. Peut-être cherchait-elle aussi de l’aide, c’est ce que Lucifer ressentait en tout cas dans son ton comme dans ses mots. Elle s’était adressé à lui et lui avait dévoilé ce qu’elle n’avait sûrement jamais montré à personne à part peut-être à de potentiels assaillants. Le diable se montra alors compatissant, affichant toujours le même sourire il se recula légèrement tout en écartant les mains, les positionnant sur ses flancs, paumes vers le haut lui aussi.

- Ma chère vous savez à qui vous parlez ?

Au-dessus de lui, de très grandes lettres de feu apparurent, faisant bien deux mètres d’envergure chacune. Elle pouvait alors lire « Lucifer is the Devil »

- Pensez-vous que le diable à peur de se brûler ? Je détiens le feu sacré et divin, je suis le porteur de lumière, celui qui a illuminé le ciel en créant les étoiles puis j’ai régné sur l’enfer durant des millénaires ...

Il s’approcha d’elle tandis que les lettres de feu au-dessus de lui disparurent lentement . Il plaça sa main sous la sienne, dès lors la flamme s’intensifia et s’étira dix fois plus, s’enroulant autour d’elle entièrement, serpentant entre ses bras, son ventre, ses jambes jusqu’à finir par s’éteindre lorsqu’il posa sa seconde main sur la sienne, enfermant alors celle de la brunette entre les siennes.

… le feu et moi sommes liés pour ne pas dire que je suis son créateur et son maître incontesté.

Il lui lâcha lentement la main avant de se reculer d’elle à nouveau pour couper se moment d’intimité et l’a laissé respirer après ces révélations.
Dans les yeux de l’ange il y avait toujours cette lueur si particulière, son sourire n’ayant pas du tout disparu, Lucifer affichait un air compréhensif et sage.

- En posant les yeux sur vous tout à l’heure j’ai senti que vous étiez spéciale, mais j’ai délibérément omis de vous en parler, à raison puisque vous l’avez fait de vous-même.
En tant qu’ange déchu et diable forcé, je peux vous dire l’origine de votre don si vous le désirez réellement ma chère il me suffit juste de … l’index de sa main droite s’avança vers le front de Lana . Vous me permettez ? Lui demandant s’il pouvait simplement lui toucher la tête.

Dès que la peau du doigt de Lucifer eut touché celle du front de Lana une suite de flash brouillon, rapide et en noir et blanc défila dans l’esprit du patron et de son employée finissant sur une vision très noircie puis une explosion de feu gigantesque. A cet instant Lucifer retira son doigt délicatement, perdant une partie de son sourire. Il se recula et bu une gorgée de son verre d’alcool avant de plonger son regard dans celui de Lana.

- hm … Votre don ma chère vient d’un héritage, et pas le plus glorieux j’en ai bien peur. J’ai vu que l’une de vos lointaines ancêtres était une sorcière élémentaire de feu, puissante, mais tout autant maléfique. Étant un danger pour le monde ses sœurs jumelles, qui étaient au nombre de quatre, ont décidé de sceller son pouvoir de façon magique. Le sort utilisé devait prémunir tous les descendants et descendantes de sa lignée dont vous faites partie, afin de vous protéger de cette magie pervertie par les ténèbres. Néanmoins il semblerait que quelque chose en vous, un évènement ou acte très fort émotionnellement parlant, ai fait sauter le sceau libérant ainsi l’élément du feu.

Il reprit une gorgée puis après avoir avalé il lui dit un sourire en coin :

- En outre j’ai le plaisir de vous annoncer que vous n’êtes pas humaine, vous faites partie de la race qu’on nomme usuellement « Homo Magi » ce qui n’a rien d’effrayant en soi, cela veut juste dire que vous êtes naturellement prédisposé à utiliser la magie. Cependant ma chère, venant reprendre la main de la brune dans les siennes, je tiens à vous avertir d’une chose : La magie élémentaire de feu qui vous habite vient des ténèbres, elle est puissante et dangereuse alors si je puis vous donner un conseil, apprenez rapidement à la maîtriser si vous ne souhaitez tuer d’innocent.

Une nouvelle fois il relâcha sa main et fit un pas en arrière pour la laisser respirer. Il venait de lui donner beaucoup d’informations qui pour lui étaient désuètes, mais qui pouvait être étouffante et difficile à digérer. Bien sûr il resta à côté d’elle afin de l’aider si elle en avait besoin, se resserrant un verre de whisky.