L'affaire Julia O. Sionis [rp flashback]

chapitre 2 : l'affaire julia sionis
julia sionis & james gordon
Sa vie était une véritable tragédie, dont elle n’en voyait pas le bout. Il y avait de quoi perdre les pédales, lorsqu’on était plongé dans un univers pareil. Et si Julia restait en conflit entre le bien et le mal, elle avait comme tout le monde ses bonnes actions et ses regrets. Enfin, surtout des regrets. Il fallait bien qu’elle l’admette : Julia n’était pas une si bonne personne qu’elle ne le voudrait être. Et demeurer à la botte de Black Mask ne pouvait que faire empirer la chose malheureusement. Son destin semblait de plus en plus pencher vers le côté du mal, bien qu’au plus profond d’elle-même, Julia aurait préféré le contraire. Ses actions n’étaient de toute façon pas bonnes. C’était évident. Cambriolages, complice de meurtre et parfois même meurtrière, elle assistait aux différentes transactions entre le gang de son père et les autres. Et si elle ne le souhaitait pas, cela n’empêchait pas qu’aux yeux de la loi, la demoiselle était une criminelle et probablement une des pires en son genre. Si sa volonté semblait différente de ses actions, Julia demeurait emprisonnée parmi ces dernières qui la faisaient mal voir aux yeux de la justice.

Et un jour, elle payerait. Elle finira par payer pour ses mauvais desseins. Sa situation était d’une complexité que les juges se permettaient de simplifier en la catégorisant comme n’importe quel autre individu, et elle ne pouvait rien y faire. Elle ne pouvait pas lutter contre eux, ni contre Black Mask. Julia était une victime, n’a jamais été maîtresse de ses choix, obligée à agir comme les autres veulent qu’elle se comporte. Chaque fois, le risque était le même : celui de mourir. Et contre toute attente, Julia ne voulait pas mourir. Alors elle ne disait rien, hochait le visage et obéissait au doigt et à l’œil à ce qu’on lui demandait de faire, ou de ne pas faire. Si elle a bien cru un jour sortir de ce cycle infernal, c’était bien en rencontrant James Gordon. A Gotham, il n’était pas n’importe qui, et Julia avait vu en lui une potentielle aide, quelqu’un qui pourrait la tirer du trou dans lequel elle était forcée de grandir. Mais les choses ne s’étaient pas passées comme elle l’aurait voulu, puisqu’il y avait deux ans de cela, Julia O’Donald reconnue Sionis avait été jadis arrêtée et envoyer pourrir derrière des barreaux à Blackgate.

« Rendez-vous ou je tire ! » Un coup de feu retentit, et par réflexe, Julia continua son chemin de manière bien plus précipitée afin de ne pas se faire prendre la main dans le sac. Heureusement pour elle, la balle ne l’avait pas touchée, et avait dû heurter un mur plus loin. Sans même chercher à savoir qui était son assaillant, la jeune femme disparût dans les uniques ténèbres qu’offraient une nuit à Gotham City, retournant alors dans ses appartements qu’elle partageait avec Roman, lui annonçant alors que le travail qu’il lui avait donné était fait. Pour seule réponse, il posa une main sur son épaule, qu’il serrait légèrement, et se détourna de sa fille pour s’occuper de d’autres affaires. C’était toujours comme ça. Il lui en demandait beaucoup, et c’était à peine si Julia pouvait lire la moindre reconnaissance dans ses yeux. Mais elle n’en disait jamais rien, évidemment. Jamais. La demoiselle souffla légèrement, exténuée par sa soirée. Le corps de l’homme restait inerte dans cette petite ruelle, poignardé à mort, jusqu’à ce que l’homme qui devait être présent ait probablement appelé ambulances et police. Si ça se trouve, même, ç’avait été un flic. Julia ressortit la lame qui lui avait servi à commettre son délit, et plusieurs autres avant celui-ci, et un frisson lui parcourut le long du dos à sa vue.

Merde ! Quelle idiote. Dans sa précipitation, le téléphone que Julia trimballait avec elle avait dû tomber sur la scène du crime, et il devait probablement y être encore, autrement il était certain que ce matin en se réveillant, une ribambelle de flics seraient déjà devant sa porte, prêts à l’abattre au moindre mouvement suspect qu’elle pourrait tenter. Et vu que ce n’était pas le cas, il fallait alors qu’elle ne retourne sur les lieux afin de retrouver ce téléphone avant que quelqu’un d’autre ne mette la main dessus, autrement elle allait risquer gros, très gros même. Ce qu’elle craignait le plus serait d’attirer les foudres de son père, qui lui beuglerait son incompétence et inconscience, qu’elle n’était qu’une incapable. Au moins, il faisait maintenant jour. Pour retrouver l’objet tant espéré, cela n’allait pas être difficile. C’était du moins ce qu’elle pensait. Julia, à genoux, ne cessait de chercher les petites recoins où son téléphone aurait pu tomber, mais sans succès. Cependant, elle se redressa subitement lorsqu’elle entendit une voix s’élever dans son dos. « Qu'est-ce que vous faites là vous ? » La demoiselle écarquilla les yeux, reconnut l’homme. Puis elle se souvint ce que Roman lui avait dit : toujours jouer l’innocente dans ce genre de situation. « Je ne fais que passer. » Murmura-t-elle simplement, pas sûre que Gordon l’ait entendue. « J'ai vu dans les journaux qu'il y a eu un meurtre hier soir, ici même. » Tenta-t-elle. Après quelques secondes de silence, elle reprit. « Je vous reconnais. Vous êtes James Gordon. »

chapitre 2 : l'affaire julia sionis
julia sionis & james gordon
« Oui je suis bien l'inspecteur James Gordon, mais là n'est pas la question. Comme vous venez de le dire il y a eu un meurtre à cet endroit hier soir. La zone est donc sous le contrôle de la police et vous n'avez donc pas le droit d'y mettre les pieds à moins d'avoir l'accord de celui qui s'occupe de cette enquête:moi en l’occurrence. » S'il y avait bien une chose que la demoiselle laissait paraître, c'était une moue vide d'expression. A vrai dire, elle ne s'était jamais retrouvée dans une situation pareille auparavant, de quoi la mettre mal à l'aise, et ce malgré les conseils que Roman lui avait donnés pour s'en échapper. Au moins, elle n'avait pas le regard fuyant. A vrai dire, Julia faisait partie de cette toute petite poignée de personnes à qui ça ne gênait pas de tenir un regard plus de trois secondes. Ses yeux restaient rivés dans ceux de l'inspecteur, donnant souvent l'impression d'être hypnotisée par les gens qu'elle contemplait. Elle ne l'était pas, mais c'était comme si. Le paysage autour d'elle disparaissait, et seul le son de la voix de Gordon semblait lui parvenir aux oreilles. « Je suis navrée. Vous avez raison. » Se contenta-t-elle de répondre. Après tout, elle n'était pas assez folle pour s'opposer à lui, et risquer de se faire attraper.

L'inspecteur sembla s'approcher, et l'envie de reculer démangeait salement les pieds de Julia. Mais encore une fois, cela pouvait être un mouvement qui aurait pu la griller. Alors, elle ne bougea pas. Et peut-être qu'au fond, c'était bien plus suspect que c'en avait l'air. La petite brune restait muette, ne répondait qu'à ce qu'il lui disait. Elle n'osait pas réellement bouger, elle ne semblait pas avoir peur. Elle semblait être la personne la plus calme au monde et pourtant, pouvait parfois devenir la personne la plus instable qui soit. « En temps normal je devrais vous embarquer jusqu'au poste et vous y laisser pour la nuit. Mais comme je suis d'humeur généreuse et que la police n'a pas de temps à perdre avec des gens comme vous, sans vouloir vous offenser je vais vous laisser partir. Mais avant vous allez répondre à quelques questions. » Et pour appuyer ses quelques paroles, le policier sortit même son arme. Julia baissa les yeux vers cette dernière, des yeux qu'elle écarquilla alors à la vue du pistolet, et qu'elle revint incruster dans ceux de Gordon. Mais mis à part ceci, aucune autre réaction de la demoiselle. Elle était bien trop habituée aux armes à feu, ayant grandit dans ce monde difficile entouré de criminels.

Mais elle déglutit difficilement. Ce qu'elle craignait, ce n'était pas son arme, mais les questions qu'il allait poser. Dans tous les cas, Julia allait nier avoir le moindre contact, de près ou de loin, à Black Mask. Le plus important, dans un gang, c'était de protéger à tout prix le patron. Même si, et surtout, on était sa fille. « Quel votre prénom, votre nom, votre date de naissance, votre âge, votre adresse, votre mère, votre père et votre profession ? » Son arme semblait malgré tout faire pression sur son petit être, et par prudent, elle ne put s'empêcher de lever ses mains en l'air, comme si elle se faisait arrêter. Peut-être aussi un geste qui prouvera qu'elle respectait l'inspecteur. Du moins, qui pourrait le tromper, et lui faire penser que Julia n'avait rien à voir avec ce qu'il s'était passé ici, bien que la réalité soit toute autre. « Je m'appelle Julia O'Donald. J'ai vingt-et-un ans, mais je ne saurais vous dire quand je suis née. Ma mère était Violet O'Donald, mais je ne sais pas qui est mon père. Actuellement, je vis à la rue. » Pour appuyer ses dires, la jeune femme baissa les yeux vers ses propres vêtements, en piteux état, avant de les relever vers James. « Est-ce que je peux partir maintenant, inspecteur Gordon ? Ou est-ce que vous allez m'embarquer ? »