Les Flammes de l'amitié !

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Les Flammes de l'Amitié !

Journée de merde, ville de merde et terre de merde, voilà ce qui tournait inlassablement dans l’esprit de Rachel refusant de la laisser en paix à ses méditations solitaire au sommet d’un building.

Tous avaient mal démarré dès le matin à peine ses yeux ouverts après une courte nuit peuplée de cauchemar au sujet de son père que son instinct lui criait que ça tournerait mal. L’eau glacée de la douche lui remit un peu les idées en place – même si elle aurait préféré ne pas se retrouver toute bleue en sortant de la cabine. Elle s’habilla rapidement pour ne pas attraper froid, avant de sortir pour tenter de se trouver quelques choses à manger avec le peu d’argent qui lui restait en liquide. D’épais nuages gris emplissaient les cieux de Metropolis comme un funeste présage ou un rappel à ses propres sombres pensés. Rachel sentait bien que ses pouvoirs bouillaient sous le couvercle de sa volonté et s’ils n’explosèrent pas aussi spectaculairement que d’habitude, c’est son empathie qui fit encore des siennes. Couper son esprit des autres lui demandait un effort de tous les instants et en revenant au motel, son contrôle lui échappa. Elle se sentit faiblir et du se retenir à un mur alors que le propriétaire des lieux allait vers elle pour l’aider. Il n’eut pas besoin de beaucoup plus se rapprocher pour qu’elle puisse sentir tout ce qui suintait de son esprit. Les sombres pensées emplies d’une perversion crasseuse et collante. Des pensées encore plus développées à mesure qu’il s’approchait, comme si elles étaient en partie tournées vers elle. Rachel se sentit salle et ne réussit qu’à la force de sa volonté de ne pas s’enfuir en passant à travers les murs. Elle fonça dans sa chambre, la verrouilla et ramassa ses affaires.

Dix minutes plus tard, son sac sur l’épaule, elle quitta les lieux par la fenêtre, profitant de la pluie qui commençait à tomber pour s’envoler aussi loin qu’elle le pouvait. Tant pis pour sa chambre, elle trouverait autre chose, de toute façon, Rachel n’avait plus de travail depuis trois jours, elle n’aurait pas pu rester encore très longtemps. Assise en tailleur sur le rebord du toit, elle essayait de retrouver un peu de contenance. Midi arriva, puis seize heures et la nuit finit par tomber, alors que Rachel couverte d’eau n’avait pas bougé, aussi immobile qu’un roc. Du moins jusqu’à ce qu’elle se mette à éternuer bruyamment, puis ce fut le bruit d’une sirène qui attira son attention. En contrebas, deux camions de pompiers filaient dans les rues.

Un soupire plus tard et après avoir récupéré son sac et s’être vêtue de sa tenue de Raven, elle se laissa tomber dans le vide pour suivre les camions rouges. Elle avait cru comprendre que les enfants terriens étaient souvent admiratifs devant ces véhicules bruyants. Ils la menèrent jusqu’à un immeuble dévoré par les flammes. Se juchant sur un toit proche, elle observa. Devait-elle intervenir ? Les pompiers avaient-ils besoin de son aide ou alors risquait-elle plutôt de les gêner ? Un hurlement plus tard, elle s’élança traversant un mur pour se retrouver à l’intérieur… au moins ses vêtements sécheraient. Éternuant et toussant, elle avançait pencher essayant de découvrir d’où provenaient les cris qu’elle avait entendus.

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LES FLAMMES DE L'AMITIÉ

feat. Raven & Starfire

La nuit était tombée. Une longue journée entre quatre murs, privée de la beauté et de la chaleur du soleil. Une journée éreintante à enchaîner les heures entre une multitude de tenue et sous le crépitement incessant des flashs des appareils photos. Non pas que cela m'énervait ou ne m'allait pas. J'étais très heureuse dans mon travail et l'appréciait énormément. Toutefois, il est vrai que j'avais toujours quelques regrets lorsque je me retrouvais pratiquement coupée de la lumière du jour des heures et des heures entières. Certes, j'aurais parfaitement pu me consoler du fait qu'il avait fait grisonnant et pluvieux toute la journée durant, mais cela n'empêche ! Mais qu'importe. Tout cela pourra se rattraper demain. Une journée de congé était au programme et je pourrais en profiter pleinement pour flâner par ci et là. Flâner à l'air libre. Flâner sous le soleil. Recharger mes 'batteries' comme disent les humains, sans même que ces derniers réalisent le sens réel que cela pouvait avoir pour moi. Une journée que je pourrai conduire par le sourire, la bonne humeur et sans doute quelques rendez-vous que j'essayais déjà de programmer via mon téléphone portable. Suzy. Jenna. Belle. Myriam. Tant d'amies mannequins que j'invitais à me rejoindre pour une journée totalement entre filles ! Bien sûr, je savais d'ores et déjà que cela se résumerait principalement à faire les boutiques, manger de la glace, se pavaner devant les mecs et les entendre toutes me parler de leur vie sentimentale plus que rocambolesque ! L'un des seul et unique aspect de ma vie totalement en pause, pour ne pas dire en banqueroute total. Ce seul aspect que je me devais encore de remplir et d'acquérir totalement pour me sentir pleinement heureuse et épanouie au sein de cet objectif de 'vie parfaite sur Terre' !

Mais ses rêveries seront à remettre à plus tard ! Je quittai à peine l'immeuble où le shooting s'était déroulé toute la journée, que je manquai de me faire renverser de justesse par des camions de pompier passant en trombe. Récupérant de ce choc qui aurait pu être plus que violent, je secoue la tête et oublie toute idée frivole pour afficher mon visage le plus sérieux. Mes yeux suivirent la direction prise par ces camions avant que je me rende, à pas de course, dans une petite ruelle. En un clin d'oeil, je délaissai la tenue portée par Kory Anders pour arborer le costume léger et chatoyant de la sulfureuse Starfire. Il n'en fallut pas plus que ces précieuses quelques secondes pour que je gagne les airs. Une fois en altitude, je tentai de cerner la position des camions de par le bruit de leurs sirènes avant que mon regard ne remarque la présence de cette fumée noire... Et semblant s'épaissir de plus en plus au loin. Telle une flèche soudainement tirée avec puissance, je fonçai dans les airs pour me rendre jusqu'au lieu de la catastrophe. Instinctivement, c'est avec horreur et effroi que je constatai l'ampleur qu'avait déjà pu prendre l'incendie. Je ne pouvais qu'imaginer l'étendue des dégâts déjà provoqué, sans compter le nombre de personnes en danger pouvant être encore prise au piège des flammes. Une simple pensée qui me révulsa, autant qu'elle guida ma hargne, ma témérité et ma détermination. Et pour cause, c'est sans me perdre dans une multitude de réflexion que je lançai deux boules d'énergie verdâtres sur le toit de l'immeuble avant de m'engouffrer dans le trou ainsi provoqué.

Il faisait chaud. Il faisait bouillant. Cela ne m'affectait guère, mais j'avais appris par expérience que ce qui était tenable pour moi ne l'était pas forcément pour les humaines. De plus, la fumée offrait suffisamment d'élément pour que de quelconques civils puissent se retrouver étouffés. M'avançant rapidement, mais un minimum de prudence, j'essayais au mieux de fouiller le maximum de pièce en quête de quelconque personne. « Il y a quelqu'un ?! » M'écriais-je en traversant l'étendue du dernier étage. J'entendis des cris mais semblant provenir du dessous. Afin d'éviter toute perte malheureuse et collatérale, j'usai cette fois-ci de mes rayons mais sous la forme d'une lame affûtée, traçant un cercle dans le sol avant de m'y engouffrer dedans, tout en flottant dans les airs. Je trouvai alors une femme tenant son enfant précieusement contre sa poitrine. « Ne vous en faites pas madame, vous ne craignez plus rien maintenant ! » Souris-je finement, comme pour lui offrir un visage rassurant alors que je m'approchai d'elle pour poser une main sur son épaule, tandis que l'autre l'aida à se relever. « Je vais vous sortir d'ici, vous et votre bébé serez sain et sauf, je vous le promets ! » Les flammes gagnèrent cependant du terrain. J'essayai alors de faire avancer la mère de famille et son trésor aussi rapidement que possible, avant que notre chemin ne se voit brusquement coupé par une poutre s'échouant juste devant moi. Effet de surprise, je reculai d'un pas en me protégeant le visage. C'est alors que je distinguai cette silhouette que j'avais déjà rencontré plus d'une fois. « Raven !!! » Lui criais-je. « Je suis avec une mère et son fils. On a besoin de toi ! » Rien dont je ne pouvais m'occuper si j'avais été seule. Mais je ne pouvais pas me permettre de mettre ces deux civils en danger, et encore moins faire courir le moindre risque au bébé !

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Les Flammes de l'Amitié !

Le mélange de la chaleur et de la fumée étouffaient Raven qui remerciait sa bonne idée d’avoir une tenue – certain dirait un costume de superhéros, mais elle ne pouvait se voir comme ça – constituée de magie et non de simples tissus. Capuche enfoncée et cape devant le visage, elle avançait dans les flammes, seulement guidées par les sentiments qu’elle ressentait clairement. La peur, la terreur même, ainsi que la douleur. Puis, un fort sentiment de détermination et de témérité que je connaissais. Starfire, elle était intervenue elle aussi et cette idée rassura un peu Raven. Toute seule, ses capacités pour sauver les habitants des flammes étaient limitées, mais avec la force de l’autre jeune femme et bien, elles pouvaient réussir. Sans attendre, elle se dirigea vers elle, l’apercevant au fond d’un couloir en train d’aider deux humains : une femme et un enfant – sans doute le sien – qu’elle tenait contre elle. Sans attendre, Raven alla vers eux, mais le feu avait affaibli la structure et une partie du plafond s’effondra sur le chemin, bloquant le passage entre les deux vigilantes.

— Je vous rejoins, annonça Raven d’un ton plat et égal juste assez fort pour se faire entendre par dessus les flammes.

Sûre d’elle, la demi-démone avança laissant son corps devenir parfaitement intangible. Elle traversa les débris arrivant de l’autre coté, son apparition accompagnée du cri de peur de la femme. Raven pouvait la comprendre, voir quelqu’un sortir des flammes sans se bruler devait être impressionnant. Sans compter que cacher sous sa cape noire, elle se savait un peu effrayante ou du moins inquiétante.

— Je ne pourrais pas vous prendre avec moi tous les trois, commença-t-elle, toujours de sa voix égale et froide.

Puis, elle doutait que la mère et son fils apprécient de se laisser manipuler par les pouvoirs de Raven. Elle ne savait que trop bien que la morsure froide et maléfique de sa magie ne plaisait guère à ceux qu'elle sauvait.

— Mais je peux les protéger et te laisser les mains libres pour ouvrir un passage. Il n’y a plus personne dans les étages supérieurs ou inférieurs, les pompiers ont fait leur travail, mais il en reste quelques-uns qui ne se sont pas encore repliés.

Un autre morceau de plafond se décrocha, mais d’un geste de la main j’arrêtais les plus gros débris avec ma télékinésie pour que personne ne soit blessé. Puis je les déposais un peu plus loin derrière eux. Puis, je m’approchais de la femme et son enfant, prête à déployer autour de nous mes barrières de protection.

— Il faut se dépêcher, finit-elle par lâcher en ponctuant sa phrase d'un éternuement.

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LES FLAMMES DE L'AMITIÉ

feat. Raven & Starfire

Je dois admettre que c'est avec un fin rictus d'appréciation que j'observai l'arrivée de Raven. J'étais contente de la voir. Nous n'étions jamais trop de deux paires de bras pour agir en de telles circonstances, déjà de un. Et puis, je prenais tout doucement goût à me retrouver sur le terrain en sa compagnie, et à nous retrouver 'unies' en tant que 'compagnon de fortune' si l'on peut dire ça comme ça. Toutefois, ce ravissement ne sembla pas commun de par les cris d'effroi que j'entendis de la part de la mère de famille. « Ne craignez rien, c'est une amie. » Fis-je en posant une main rassurante et confiante sur son dos, afin qu'elle ne se rajoute aucunement de la panique supplémentaire. Inutile qu'elle rentre dans un état de peur, de choc, la poussant à agir de manière irréfléchie et plus qu'irresponsable après tout ! Mais bien vite, mon attention se tourna à nouveau vers Raven. Mon sourire s'élargit finement alors que je baissai les yeux. « Tant que tu sais les aider tous les deux, c'est le principal ! » Même si je reconnaissais et appréciais le geste et la volonté sous-entendue de vouloir nous sortir là, tous les trois, avec elle, d'un coup de cuillère à pot, je ne désirais pas qu'elle s'encombre d'un 'fardeau' inutile si je puis dire !

Les bruits de craquement et de crépitement ne cessant de se renforcer, je maudissais quelque peu de ne pas avoir un pouvoir capable d'absorber les flammes, ni même de les éteindre. Car, au-delà des pertes humaines, ce serait tout un immeuble, tout un ensemble de logements et d'appartements qui allait bientôt s'effondrer tel un château de cartes. Et je dois malheureusement reconnaître que, en tant que justicier, nous nous attardons rarement sur ce genre d'aspect matériel, surtout si tout civil est mis à l'abri et hors de danger ! Mais qu'importe, l'heure n'était pas à un débat sur la manière et la méthode de procéder. Alors que mon regard virevolta de droite à gauche pour m'assurer que le danger des flammes ne deviennent pas inévitable, j'écoutai avec attention les mots de Raven. J'opinai alors du chef en redressant mon visage vers elle. « Je vais vous dégager un passage. Je m'occup... » Je n'eus pas le temps de terminer ma phrase que ma tête se releva vers le haut, les oreilles alertées par le bruit d'un éboulement alors que ma comparse usa de ses propres dons pour nous éviter une rencontre trop 'percutante' avec les débris de l'étage du dessus. Par réflexe, je m'étais penchée tout en faisant se courber la mère et son enfant. Je la laissai terminer de se débarrasser de ses débris avant de me redresser et d'inverser ma place avec la sienne.

Face aux flammes, je me concentra l'espace d'une à deux secondes, poings serrés, avant de tendre les bras et d'envoyer deux longs rayons épais d'énergie verte afin de tracer un passage droit devant. « Emmène-les ! » Criais-je à l'attention de Raven. « Je m'occupe des pompiers manquants ! » Lui intimais-je, mon regard se tournant vers ma partenaire et les deux civils en danger. La mère de famille sembla m'offrir un regard inquiet et incertain. Mais je lui offris un sourire et un hochement de tête confiant, comme pour la rassurer, et lui faire comprendre qu'elle ne craindrait rien aux côtés de notre sombre 'corbeau'. Ca me fait d'ailleurs penser que, même si cela n'avait pas été relevé par manque de temps, j'avais été quelque peu surprise de l'entendre éternué. Un fait que je ne mentionnai pas, mais que je mettais au chaud dans un coin de ma tête.

Quoiqu'il en soit, je laissai les trois emprunter le 'passage' tracé avant d'observer de nouveau la structure. Il ne restait que deux ou trois minutes avant que tout s'effondre au train où allait les choses. Il fallait que je retrouve ces pompiers ! Combien étaient-ils ? Excellente question. En tout cas, pas dans les étages du dessus. Ainsi, décidais-je de quitter le sol et de flotter dans les airs avant de me ruer, tant que possible, à travers les flammes à toute allure. Un étage de fouiller. Un second ! Je n'avais vraiment pas le temps de m'attarder et j'espérais profondément ne pas louper un quelconque détail d'importance capitale, comme une ombre, une silhouette, un bruit ou un cri. Et il suffit que j'en parle pour que je m'apprête à descendre vers l'étage suivant avant d'entendre des toussotements. Trois pompiers ! Deux à genoux posé devant une lourde poutre, sous laquelle gisait un troisième pompier. Me stoppant net dans ma course, je pivotai pour me rendre dans leur direction. « Poussez-vous ! » Leur criais-je avant d'envoyer une salve d'énergie verdoyante sur la poutre entrâvante, volant dés lors en éclat. « Comment va-t-il ? »

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Les Flammes de l'Amitié !

— Je peux les aider oui, répondit-elle. Je ne pense pas que tu es besoin de moi pour sortir de là de toute façon.

Malgré son ton sans émotion ni intonation, ces dernières paroles étaient ce qui se rapprochait le plus d’une plaisanterie pour Raven. Une plaisanterie qui ne ferait certainement que rire la brune, mais elle faisait de son mieux. L’humour n’avait pas vraiment fait partie des priorités des ermites d’Azarath lorsqu’ils l’avaient éduqué. Et puis que ce soit motivé par un éclat de rire ou un hurlement de colère, ses pouvoirs pouvaient tout autant faire des dégâts.

Les décombres et les flammes commençaient à ce faire dangereuse, mais pour Raven ce n’était qu’un danger très secondaire, du moins tant qu’elle gardait sa concentration suffisamment forte pour sentir venir chaque danger et les contrés avec la force de son esprit. Starfire ne fit pas de dentelle en créant un passage à la force de ses rayons d’énergie. Sans attendre qu’elle ne lui demande, Raven attrapa la jeune mère et son enfant par les épaules pour les pousser vers l’avant. Autant que faire se peut, elle préférait éviter d’utiliser directement ses pouvoirs sur eux.

— Fais attention à toi, dit Raven sans se retourner lorsque Starfire annonça qu’elle allait retrouver les pompiers manquants.

Un acte de bravoure qui n’avait rien d’étonnant venant de l’extraterrestre. Laissant son inquiétude de côté, convaincu que Starfire réussirait à s’en sortir sans elle, Raven préféra se concentrer sur sa tâche. Rapidement, elle et ses protégés arrivèrent jusqu’à un trou dans le mur. En dehors, une sept étages plus bas, les badauds et les pompiers étaient réunis. Les premiers en train de se repaitre du spectacle à travers l’oeil de leur téléphone, les seconds essayant de contenir le feu pour qu’il ne s’étende pas aux immeubles voisins.

— Nous allons sauter, informa Raven, tenez-vous bien à moi et il ne vous arrivera rien.

— Mais… vous êtes folles ! On va se tuer !

— Pas plus que cela.

Sans hésitation, elle passa son bras droit autour de la taille de la femme, avant de faire un pas dans le vide, qui ne fut pas suivi d’une chute.

— On… on vole ?

— Oui.

Raven se laissa descendre vers le sol avant que la mère ne décide de se remettre à paniquer et la relâcha dès que leurs pieds touchèrent le sol. Sans un merci, la jeune femme s’écarta en frissonnant. Deux pompiers hésitèrent en s’approchant, mais leur sens du devoir fut plus fort que l’effet de surprise et se hatèrent de récupérer la jeune femme ainsi que son enfant pour s’occuper de leurs blessures. Un éternuement, suivit d’un reniflement plus tard, Raven avait tourné les talons pour flotter jusqu’à l’immeuble, droit vers les émotions aussi flamboyantes que les flammes de Starfire. Elle avait pensé à la rejoindre, malheureusement les flammes avaient fragilisé la structure qui commençait à chanceler sous son poids et la violence de l’incendie. Elle se campa sur ses pieds, jambes écartées et bras tendus vers le bâtiment.

— Azarath Metrion Zintos !

Chaque mot de puissance libéra un peu de sa puissance alors que l’esprit de Raven se concentrait sur l’immeuble. Ses pouvoirs s’emparèrent des points les plus fragiles de la structure les couvrant de son énergie obscure pour les solidifier le temps de permettre à Starfire de se sortir de là.

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LES FLAMMES DE L'AMITIÉ

feat. Raven & Starfire

Si de par l'urgence de la situation je n'avais pas répondu à Raven, ce n'est pas pour autant que je n'avais pas entendu ses quelques mots. Et plus particulièrement ceux m'intimant de faire attention. Cela m'allait droit au coeur ! En effet, je m'étais déjà retrouvée confronter quelques fois à l'attitude profondément stoïque de la jeune Rachel. Le moins que l'on puisse dire, c'est que c'était assez déroutant, surtout dans les premiers temps. Après tout, sans émotion, sans 'vie' dans toutes formes de propos, il vous est plus que difficile de savoir si la personne qui vous fait face sait faire preuve de franchise, de sincérité et d'émotion. Paradoxalement, à l'inverse, quand elle me demande de faire attention à moi, je sais que cela vient du fond du coeur. Et cela me réconforte ! Autant que cela me prouve que, derrière les apparences, une certaine forme d'appréciation s'est clairement tissée dans les deux sens. De quoi vous mettre un petit peu de baume au coeur. Dans de telles circonstances, ça semble superflu... Néanmoins, ça a toujours son importance pour conserver le peps, la détermination, la niaque et l'envie d'exceller dans ce que l'on entreprend. En tout cas, c'était comme ça que je fonctionnais pour ma part ! Mais soit !

Quelques instants plus tard, et après voir libéré le pompier prisonnier d'une poutre, l'un des hommes du feu tourne sa tête vers moi. « Difficile à dire ! La poutre lui est tombée dessus d'un coup et on dirait qu'elle lui a fait perdre connaissance. » Je fronçai les sourcils tout en écoutant les paroles de l'homme, et en laissant mes yeux observé le corps de celui inconscient. Une fois de plus, même quand vous avez des pouvoirs, vous possédez la frustration de ne pas toujours posséder ce qui vous serait le plus utile face à une situation comme celle-là. Oui, je reconnais que je ne serais pas contre de pouvoir avoir la vision à rayon X de l'homme d'acier, ou encore des talents de guérisseuse pour m'assurer qu'il n'aurait pas plus que quelques blessures légères et, au pire, un quelconque traumatisme. Mais ce sont deux sortes de choses que je ne pourrais malheureusement jamais faire. « Je vois. » Ponctuais-je solennellement. « Bon, écartez-vous. » Je repoussai doucement les deux pompiers afin de m'empêcher et d'attraper le pompier inconscient pour le poser sur mon épaule. Rien qui ne me paraissait excessivement lourd, même si je pouvais reconnaître le poids conséquent de leur tenue d'intervention. Plus encombrant qu'autre chose dirons-nous ! « N'ayez pas peur, je vais vous emmener à l'extérieur. » Je me surélevai légèrement au-dessus du sol tout en attrapant l'un des deux pompiers solidement par l'arrière de sa tenue. « Quant à vous... » Je n'eus pas le temps de terminer ma phrase qu'une nouvelle explosion se fit brusquement entendre dans un vacarme ahurissant !

J'aurais pu m'attendre à ce que tout commence à nous tomber sur la figure. Je dois même avouer avoir retenu un juron, pensant être prise de court... Avant que je ne sente... Rien. Aucun contact, aucun choc. Et que mes yeux s'ouvrirent sur le pompier que je ne tenais pas, allongé au sol et regardant au-dessus de lui dans un mélange de surprise et d'effroi. Je tournai brièvement mon regard. Un sourire aux lèvres. Raven ! Et dire qu'elle doutait parfois du bienfait de ses pouvoirs ou de ce qu'elle pouvait en retirer ! « Allez, restez pas par terre ! Agrippez-vous à ma taille ! » Non mais je rêve ou quoi ?! Je viens de lui beugler dessus pour qu'on sorte de là sans tarder, et tout ce que fait ce pompier, c'est me regarder avec un air abruti ? « Maintenant ! » Lui ordonnais-je plus férocément et sévèrement. Là, pour le coup, le soldat du feu se bougea les miches et s'élança contre ma taille en passant ses bras solidement autour de mes hanches. 'C'est pas trop tôt !' Pensais-je en moi-même alors que c'est sans perdre de temps que je fendis l'air une nouvelle fois, passant au travers les restes d'une fenêtre brisé avant de quitter les flammes infernales de cet immeuble ! « C'est bon Raven ! On est sorti ! » M'écriais-je, à l'attention de mon amie en pleine concentration et exercice de ses pouvoirs. Ainsi pourrait-elle relâcher ses pouvoirs, et éviter trop d'inconfort à devoir en faire appel, pendant que je redéposai, pied à terre, les trois soldats du feu auprès de leurs collègues. Un sauvetage in-extremis ! Un bâtiment perdu. Mais avec l'art et la manière dans un sens ! Autrement dit, intervention réussie !

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Les Flammes de l'Amitié !

Maintenir debout le bâtiment lui demandait beaucoup d’énergie et de concentration. Elle sentait la pression sur son esprit et son corps, ses bras et ses jambes se mettant rapidement à trembler. Raven pouvait faire mieux, elle le savait, il suffisait d’ouvrir la petite porte derrière laquelle la jeune femme avait enfermé son inquiétude pour Starfire et sa colère de ne pas être avec elle pour l’aider. Mais, elle risquait de perdre le contrôle, de faire plus de dégâts que de bien, même si le bâtiment finirait de toute façon en ruine noire et fumante. Elle devait résister encore un peu, juste le temps de permettre à Starfire de s’en sortir, ainsi que les pompiers qu’elle tentait de sauver.

Le bruit de verre brisé résonna dans la nuit, suivit par la voix de la rousse, rapidement accompagné de cris de joie et des acclamations de la foule envers le sauvetage héroïque que les deux héroïnes venaient de mener à bien, même si Raven ne doutait pas qu’une bonne partie des hourras étaient pour sa collègue. Cela ne la dérangeait pas outre mesure. Retenant son soupir de soulagement, elle relâcha sa concentration, dernier soutien du bâtiment qui s’effondra dans un fracas retentissant. Raven avait réussi à contenir ses pouvoirs et s’en servir pour le mieux, elle aurait pu être heureuse si ce sentiment ne lui était pas autant interdit que les autres. Elle rajusta rapidement sa cape, alors que les pompiers se précipitaient vers leurs collègues et les deux femmes. Sans leur laisser le temps de l’atteindre, elle s’envola. Elle ne se moquait pourtant pas de leurs remerciements, elle en avait même envie. Certains se souviendraient d’elle pour l’aide qu’elle avait apportée, même si la flamboyante rousse aurait sans doute la première place des récits. Mais les sentiments de joies euphoriques et de soulagements qui exaltaient des soldats du feu menaçaient sa concentration fragilisée par ses efforts. Raven ne craignait pas non plus que Starfire se sente insultée d’une telle fuite de sa part, c’était habituel. Elle ne doutait pas non plus que l’extraterrestre souhaite lui parler un peu après avoir gérer les remerciements des passants.

Lentement, elle s’envola disparaissant rapidement de la vue des humains en passant à travers un bâtiment, puis se percha sur un toit, loin des regards indiscrets. Elle baissa sa capuche, laissant son visage à découvert avant d’éternuer à nouveau, cette fois-ci à trois reprises.

— C’est agaçant, murmura-t-elle attendant que la rousse la rejoigne.

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feat. Raven & Starfire

Je regagnai pied à terre. Les pompiers rescapés furent rapidement entouré de leurs collègues alors qu'un énorme vrombissement ne se mettent à résonner derrière nous. Bien au-delà des cris de félicitations et de surprise en voyant la bâtisse s'effondrer, je tournai instinctivement mon attention vers le ciel. La silhouette de Raven commençait à descendre et me rejoindre lentement, calmement. Au fond de moi, un voile d'inquiétude s'était créé. L'inquiétude que cela n'ait pu être trop éprouvant pour elle. L'inquiétude que cet effort ne lui soit pas douloureux d'une quelconque manière. C'était une réaction instinctive, vous prenant dans les tripes. Je ne cherchais pas à expliquer son existence soudaine, je la ressentais purement et simplement, ni plus, ni moins ! Toutefois, cette inquiétude s'envola dés lors qu'elle posa elle-même le pied au sol et que je croisai son regard. Neutre. Stoïque. Animé par une absence totale d'émotion quelconque. Mais rien qui ne semblait sortir de l'ordinaire ou de l'habitude. Oui, je sais, ça peut vous paraître étrange mais ce 'vide' apparent me rassurait. Raven était toujours Raven. Rien ne changeait : autrement dit, c'est qu'elle n'avait nullement souffert ! Voilà de quoi rassurer et réchauffer mon coeur !

Quoique, lorsque je parle de réchauffer mon coeur, nous pouvons compter toutes les deux sur les remerciements et les cris de joies du public en présence. En tant que justicière, je pense que c'était là la plus belle récompense que nous pouvions obtenir. Bien sûr, je n'avais pas choisi de devenir Starfire pour recevoir des applaudissements, des félicitations ou que sais-je encore ! Et encore moins pour obtenir un quelconque 'salaire', une quelconque 'prime' pour mes interventions. Mais il fallait reconnaître qu'une telle reconnaissance avait la valeur d'un trésor symbolique dont on aimait s'approcher, et en ressentir la sincérité, la chaleur et la générosité ! Je serrai la main de quelques pompiers, et reçu par ailleurs une étreinte de par la mère de famille. Je secouai la tête. Je leur souriais et les remerciais en leur disant que c'était naturel, qu'il n'y avait pas de quoi et qu'il n'avait pas à me remercier. Je dois d'ailleurs admettre que mon esprit était d'avantage tourné vers la nouvelle disparition de ma partenaire que de par les acclamations de la foule. Ainsi, c'est après plusieurs longues dizaines de seconde, avoisinant la minute ou deux, que je repris finalement la voie des cieux. Une fois en l'air, je ne peux m'empêcher de me retourner une dernière fois vers la foule. Un nouveau sourire. Je les salue d'un simple geste de la main. Et je disparais aussi vite que j'étais arrivée sur les lieux !

« Ca s'arrange pas dit donc ! » Me fis-je entendre, rejoignant finalement le point de repos choisi par ma cadette. C'est dans son dos que je fis mon arrivée, venant alors lentement poser mes pieds au sol. « Je dirais même que ça sent la vilaine crève... » Commentais-je directement en m'avançant suffisamment afin de m'asseoir juste à côté de Raven. C'est alors que je pris seulement attention à la pluie qui s'abattait sur les rues de notre grande Metropole, même si je ne m'en formalisais pas plus que ça. J'avoue que pour le coup, avoir un peu de fraîcheur après cette fournaise ne faisait pas de mal ! « Va falloir s'occuper de ça ! » Car non, hors de question que je la laisse ainsi, en train de s'enrhumer ou que sais-je sans intervenir et lui donner un petit coup de pouce. Ce n'est pas parce qu'elle n'avait pas les moyens de le faire elle-même qu'il fallait la laisser à son triste sort. Et, non, je ne disais pas ça par pitié ! Mais tout simplement par empathie et amicalité ! « Combien de temps tu es encore restée dehors... sous cette flotte ? »

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Les Flammes de l'Amitié !

L’arrivée de Starfire ne fut pas une surprise pour Raven qui sentait les émotions de l’extraterrestre l’entourée comme un tourbillon sans fin ni début. Elle était le feu brûlant et incontrôlé des émotions face à la raideur et la maitrise de Raven. Elles étaient aussi opposées qu’elles pouvaient devenir complémentaires. Preuve en était de ce sauvetage qu’elles venaient de mener à bien en duo.

— Non, je dirais même que ça s’aggrave un peu, remarqua-t-elle sans regarder Starfire.

Elle était bonne pour être malade quelques jours, surtout que la pluie ne semblait pas vouloir s’arrêter. Devrait-elle faire demi-tour pour retrouver la chambre du motel qu’elle avait quitté dans la précipitation. Ce n’est pas comme si elle avait rendu les clés, mais rien qu’à l’idée de se retrouver encore proche de son propriétaire temporaire et ses penchants pervers lui faisait froid dans le dos. Finalement, Raven finit par se tourner vers la rousse venue s’asseoir juste à côté d’elle, avant de se laisser à son tour tomber sur le rebord du toit pour s’y asseoir.

— Laisse-moi réfléchir...

Combien de temps avait-elle passé sous la pluie ? Quelle heure était-il lorsqu’elle avait quitté sa chambre ? Elle s’était réveillée très tôt à cause de ses cauchemars. Elle regarda rapidement sa montre, avant de répondre, en ponctuant ses mots d’un nouvel éternuement, sans montrer ses émotions :

— Je dirais entre dix à douze heures, minimums. Difficile à dire vraiment, la pluie s’est peut-être arrêtée durant l’après-midi, je ne me souviens pas, j’étais trop occupé à méditer.

Pouvait-elle résoudre le problème avec un petit sort ? Non, mauvaise idée, utiliser la magie pour quelques choses d’aussi frivole était stupide et trop risqués. Raven n’aurait qu’à patienter et trouver un endroit sombre où se terrer pour attendre que cela aille mieux. Peut-être pourrait-elle essayer de rejoindre un endroit au soleil ?

— Ça va aller, ne t’inquiète pas pour moi à ce sujet, ce n’est qu’un simple rhume. Les humains y résistent très bien. Et puis l’incendie a eut le mérite de me sécher un peu.

Et elle ne l’était qu’à moitié après tout, son sang de démone devait sans doute lui permettre d’être un peu plus résistante à ce genre de petite contrariété. Une pensée rapidement contredite par un nouvel éternuement.

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LES FLAMMES DE L'AMITIÉ

feat. Raven & Starfire

« Dix à douze heures ? Tu te fous de moi ? » Réagis-je au quart de tour, les yeux écarquillées et aussi surprise que 'choquée'. Comment pouvait-on rester des heures durant dehors, sous cette pluie incessante, sans même se trouver un abris quelconque ou avoir le besoin, l'envie de se réfugier quelque part ? « Qu'est-ce qui t'as pris ? » Parlais-je sans réfléchir, en sachant pertinemment que Raven, enfin Rachel en l'occurrence, avait un rythme de vie aussi particulier que singulier. Et, en cela, je ne pouvais clairement pas lui en vouloir. Après tout, l'une comme l'autre, nous étions issues d'un univers totalement différent à celui de la Terre. Et si je ne niais nullement la chance que j'avais eu en arrivant en ce bas monde, en trouvant de l'entourage, en pouvant compter sur des personnes bienveillantes et bien pensantes, je ne pouvais que voir en mon 'amie' tout ce qui aurait très bien pu m'arriver si j'étais demeurée seule... Sans la moindre bouée de sauvetage à l'horizon. Une vision a vous faire froid dans le dos. Et je ne dis pas cela par quelconque sentiment de pitié, mais par pur réalisme !

Une fois de plus, je voyais le visage de la Raven qui ne voulait pas qu'on s'inquiète. Qui ne voulait pas qu'on s'en fasse. Tout un chacun a ses raisons profondes pour s'empêcher tout attachement ou toute émotion. Tout un chacun a le droit de vouloir s'enfermer dans sa bulle, dans son propre cocon et demeurer totalement seul si c'est ce qu'il désire au plus profond de lui. Je pouvais, dans un sens, le concevoir. Mais est-ce pour autant que je parvenais à l'accepter ? Ca, c'était un autre débat et une toute autre histoire ! Car, au plus profond de moi, j'avais profondément de peine pour Rachel... Pour la vie qu'elle avait 'choisi'... Ou, plutôt, qui s'était imposée d'elle-même à elle. Et, depuis notre première rencontre, cela n'avait eu que pour effet d'alimenter cette boule de chaleur inconfortable dans le plus profond de mes entrailles. Chacune de nos rencontres était un témoignage de plus de sa volonté à ne pas se faire remarquer, à vouloir comme qui dirait devenir invisible... Voir même de ne plus exister. Car, oui, c'est un sentiment qu'elle arrivait à me faire ressentir bien malgré elle. Un peu à l'image de ces jeunes adolescents de la Terre qui, mal dans leur peau, mal dans cette société actuelle, ne semble désirer que disparaître à jamais et ne plus avoir rien à faire avec la vie. Avec de telles raisons, comment ne voulez-vous pas que je sente ce tourbillon malaisant prendre possession de chaque parcelle de mon être ?!

Je ne pris que quelques secondes pour penser aux mots prononcés et tenter de tirer mes propres conclusions sur ce que pouvait être la situation de Raven. Et, de ce que je la connaissais, une seule éventualité me venait alors en tête. « La vérité, c'est que tu n'avais encore nulle part où aller, c'est ça ? » Tournais-je mon visage face au sien, dans une petite moue désolée et empathique à son encontre. « Et tu crois que ça va durer encore combien de temps avant qu'il t'arrive quoique ce soit ? » La sermonnais-je quelque peu sans même m'en rendre réellement compte sur l'instant. « Comment comptes-tu te soigner comme ça ? Et comment penses-tu échapper à pire au train où vont les choses, hum ? » Je ne voulais pas me positionner comme une ennemie. Je ne voulais pas qu'elle le prenne mal. Je voulais simplement lui provoquer un quelconque déclic afin de l'aider, afin que cela puisse changer la donne.

C'est dans un bond que je me redressai alors. De par ma capacité à voler, je n'étais nullement sujette au vertige, et c'est dans une forme de naturel déconcertant que je me déplaçai alors sur le rebord de ce toit comme un chat insouciant. « Allez, lève toi. Je t'emmène chez moi. Et pas de discussion ! On va s'occuper de te sécher un peu, et on avisera pour le reste ensuite... »

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Les Flammes de l'Amitié !

L’explosion soudaine des émotions de Starfire surprit Raven, qui recula d’un pas en venant se presser les tempes avec les doigts. Cela ne dura qu’un bref instant, juste assez pour la faire souffrir avant de fortifier ses barrières mentales et repousser les émotions envahissantes. Une fois le calme revenu dans son esprit, elle retrouva son masque impassible, mais ne s’approcha pas de nouveau de son amie, de crainte de subir une nouvelle vague de ses émotions.

— Je méditais, je ne m’en suis juste pas rendu compte. C’est tout, expliqua-t-elle simplement comme si c’était la meilleure raison du monde.

Et à ses yeux, cela l’était certainement. Au plus profond de sa méditation, Raven perdait presque totalement le contact avec le monde extérieur et sa transe ne pouvait être interrompue que par un évènement violent ou dangereux. La pluie ne rentrant dans aucune de ces catégories. Raven tourna son regard sans émotion vers Starfire quand elle lui demandait si elle n’avait nulle par où aller de nouveau. Elle mit un bref instant avant de répondre, éternuant régulièrement, en baissant les yeux :

— Je pourrais, mais j’ai senti quelques choses de trop déplaisant. Je… je ne peux pas rester proches de quelqu’un qui a des idées aussi… malsaines et perverses… surtout à mon égard.

Elle se donnait l’impression d’être une enfant capricieuse de fuir ainsi un logement qu’elle avait loué pour encore quelques jours, mais sentir ce que voulaient ceux qui l’entouraient lui rendait certaine situation vraiment impossible. Elle préféra ne rien dire alors que Starfire lui faisait la leçon. Raven aurait presque pus sourire en l’entendant ainsi tant ses paroles lui rappelaient celles de sa mère ou des autres habitants d’Azarath. Si seulement la jeune femme les avait écoutés, elle ne serait certainement pas dans cette situation maintenant.

— Chez toi ?

Surprise, elle n’avait pu retenir son exclamation quand Starfire lui proposa ou plutôt lui ordonna de venir chez elle. L’extraterrestre était-elle sérieuse ? Oui, cela ne faisait aucun doute. Pouvait-elle accepter ? Raven aimait bien la rousse, mais de là à dormir chez elle, il y avait un pas. Raven se leva, s’écartant un peu plus.

— Je... je ne voudrais pas être une gêne pour toi, Starfire. Tu as sans doute mieux à faire que de m’héberger et je ne suis pas douée pour la vie avec les autres… tu ne me supporterais plus avant demain matin. Mais, je suis très touchée de ta proposition. Tu es... vraiment une amie.

Difficile pour elle de dire ces mots. Elle les pensait, mais cela lui semblait si peu approprié et dissonant avec sa voix froide et monocorde.

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