when it all falls • ft. cassandra.

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we create our own fate

Every human being is a puzzle of need.
You must become the missing piece.

☾☾

Le petit matin va arriver et pour le moment, il n’y a que la lune qui est dans le ciel. Dans cette ville personne ne prendra le temps de la contempler, le chaos nous surplombe tous. Dans des villes reculés, d'autres doivent assurément contempler l'astre. Ils doivent réaliser que notre monde est infiniment petit. Ils doivent se dire que nous sommes si insignifiants au milieu de ce surnaturel, de cette évolution qui nous dépasse.

En cette soirée, le deuil prenait une place plus qu'imposante. En cette soirée, je réalisais qu'une partie de moi resterait meurtrie. Autant se rendre à l'évidence, une partie de moi flirte avec la confusion, avec le néant... Il n'y a que le chaos ambiant qui étouffe cette sensation de tristesse, et ce n'est que temporairement. Je me retrouvais désarmé devant leur tombe. Je n'aurai de cesse d'avoir cette boule à l'estomac qui me rappelle que je ne les aurai plus à mes côtés.

Inspirant profondément, mes doigts se resserraient nerveusement autour de la base du bouquet de fleur que je tenais. Les deux tombes reposaient au pied d'un arbre imposant, un chêne je crois. Le bruit strident d'un oiseau perché me tira de mes pensées. Comme si je cherchais une occasion de m'évader de ces idées noires, je le regardai. L’oiseau me regarda de ses yeux dorés et brillants, ouvrant son bec jaune et poussa un nouveau cri. Tout se tut autour du moi, cloué sur place, je n’osais pas respirer.

Je sentais tout de même cette furieuse sensation de craquer. Cela ne marche pas. Putain. Clignant des yeux, l'oiseau disparu et une brise légère fit onduler les feuilles mortes.

Voilà que j'hallucine ? Mais cela avait été si vif – et une apparition, même dans un songe, ne pouvait être négligée. Un bref soupire s'évada, se mêlant au vent et alors que je m'accroupissais pour déposer les fleurs, voilà qu'une présence se fit sentir. Sans spécialement prendre la peine de me retourner, je livrais quelques mots.

« Vous les connaissiez ? »

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WHEN IT ALL FALLS
slow hands.

Aujourd’hui, Cassandra était en deuil. Elle ne portait pas de noir, ou de bouquet mortuaire, mais c’était tout comme. Elle avait expliqué à Jaime qu’elle avait besoin de se rendre quelque part, pour visiter la tombe de personnes importantes. Sur l’instant, la jeune femme n’avait pas eu besoin de s’expliquer davantage, et maintenant elle se demandait si une partie d’elle n’avait pas volontairement évité de s’appesantir sur les détails. Les réactions de son petit-ami étaient parfois étranges lorsqu’il s’agissait de Red Robin… Elle soupçonnait que le scarabée n’y était pas étranger, mais n’ayant aucun moyen de le prouver – ni l’envie d’en découdre pour l’instant avec le parasite – elle avait préféré faire profil bas. Et puis elle ne faisait strictement rien de mal. Elle n’y allait pas pour rendre visite à Tim, juste pour rendre ses hommages à ses parents. Pour économiser du temps, Cassie décida de rallier Gotham en vol, et elle survola le cimetière avant de se diriger vers l’endroit habituel. Du fait de sa position, elle aperçu la silhouette bien avant qu’il ne puisse avoir la moindre idée de sa présence. Pour éviter tout malentendu, elle se posa plusieurs mètres plus loin, avançant calmement jusqu’à le rejoindre. Visiblement, il avait ressenti sa venue. Elle secoua la tête, les mains enfoncées dans les poches de son sweat gris, sa capuche rabattue sur ses cheveux blonds. « Non, mais je connais bien leur fils. » Trois pas la rapprochèrent du jeune héros. La demi-déesse glissa une main le long de son avant-bras, avant de serrer doucement sa dextre entre ses doigts froids. « Je ne savais pas que tu serais là. Je peux te laisser, si tu veux. »

La proximité lui semblait naturelle, mais ce n’était peut-être pas un sentiment réciproque. Ils s’étaient quittés… maladroitement, sans doute, emmêlés dans leur vie de héros et perdus quant à leurs sentiments. Leur relation était-elle réellement moins importante que leurs devoirs en tant que protégés de ces grands justiciers ? Ils l’avaient cru, à l’époque. Aujourd’hui, Cassandra ne serait plus aussi catégorique. L’idée de perdre Jaime, de la même façon qu’elle avait renoncé à Tim, lui paraissait insoutenable. Peut-être davantage, encore, car ce serait perdre son meilleur ami au passage. Et qu’est-ce qui lui disait que sans elle dans les parages, le scarabée ne finirait pas par prendre totalement le contrôle ? Non. Elle ne pouvait pas le perdre. Pas lui aussi. Pas comme ça. « Je suis contente que tu sois revenu. » La jeune femme tourna enfin le menton vers lui, un léger sourire au bout des lèvres. « Ce n’est pas pareil, sans toi. Tu m’as manqué, Tim. » Et c’était vrai. Bien plus qu’il ne pourrait jamais le comprendre.

(c) AMIANTE

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Au fond, n'importe qui aurait pu empêcher cela. Cassandra, Bruce, Dick, Sélina, même Kate... ils auraient pu empêcher la mort de mes parents. Mais à croire que cela était inéluctable... Je n'ai de cesse de me rappeler ça quand je me souviens de l'attaque alien à Métropolis. Le ciel surplombé par une force qui nous dépasse tous, et qui m'a fait comprendre que nos problèmes à nous... sont loins d'en être. Ils peuvent être réglés, se faire justice est d'une facilité à côté de nombreux aliens capables de raser n'importe quelle habitation. Je préfère me dire que... ce n'est pas de leur faute.

Qu'ils n'auraient pu rien faire, et que sans ce statut d'orphelin... Je n'aurai jamais pu être celui que je suis aujourd'hui. Je n'aurai jamais été Robin, je n'aurai jamais poussé mon évolution et ma volonté pour devenir Red Robin. Est-ce un bien au final ? Est-ce que je me sens accomplis pour autant ? Non. Il y aura toujours ce vide tant que je n'aurai pas retrouvé ces deux ordures et que je ne leur aurai pas fais la peau. Ma respiration commençait à adopter un rythme irrégulier qui se stabilisa quand j'entendis la voix de mon interlocutrice. Je me retrouvais comme pétrifié, je n'osais respirer.

Elle était bel et bien là ? Je déglutissais silencieusement, essayant de me faire à l'idée que Cassandra était la personne présente ici. A ce moment je ne savais pas quoi penser, sa main qui voyagea le long de mon avant-bras pour finalement entrelacer ses doigts dans les miens. « Non non, restes. Tu me rendrai service... » Et dans un sens c'est vrai. Mais notre relation n'a plus l'éclat d'avant ? Il n'y a pas cette complicité toute particulière que l'on s'accordait. Nous n'étions plus ensemble et cette proximité à la limite du naturel avait un arrière-goût... amer. Pourtant, mon esprit envisagea une sensation agréable qu'apportait sa main dans la mienne, la réminiscence de tout ces souvenirs sans doute...

Elle avait l'air d'être sincère dans le moindre de ses mots. Cependant, sourire se révéla être une tâche à laquelle je ne pouvais pas me soustraire. Il m'était compliqué d'accéder à cette gestuelle. J'en avais envie, au fond de moi. Mes doigts se resserraient sur ceux de la demie-déesse qui avait dû ressentir cette étreinte comme un pincement inoffensif.

« Le monde de l'indépendance est plus compliqué que prévu... c'est sans doute pas plus mal que l'on se voit... »

Je n'aurai pas imaginé l'avouer, mais je me sentais acculé par ce monde et son implacable cruauté, tout est inéluctable, tout doit arriver. Cela faisait un moment que nous nous étions pas croisés. Chacun a fomenté des objectifs de son côté, on a vécu comme on le pouvait. Et aujourd'hui réunis devant la tombe de mes parents. Est-ce qu'elle se doutait que je serai présent ? Ou elle venait tout simplement se recueillir devant eux... Elle se prononça vis-à-vis du fait que je lui avais manqué, et je mentirai si la réciproque n'était pas de mise.

Mais mon esprit n'arrivait pas à imaginer autre chose qu'un nuage opaque imprégné par la confusion, une brume trop épaisse pour pouvoir discerner quoi que ce soit. Le monde est clairement en train de partir en couilles, il se décompose et perd de sa superbe. Chacun vante une justice qui lui ai propre. Je tentais malgré tout de m'armer d'un sourire quand elle fit savoir son ressenti. J'inspirais profondément avant de me prononcer une nouvelle fois.

« C'est stupide, je me suis dis qu'en devenant Red Robin, je n'aurai aucunes limites. Je serai capable de les retrouver et de les mettre hors d'état de nuire, les foutre derrière les barreaux. Mais la vérité... »

Un virage. La conséquence d'avoir laissé cette graine de haine fleurir dans mon esprit. Je ne me sentais pas aliéné par la vengeance, par ce raisonnement vindicatif... mais j'y ai pensé. Plus d'une fois. Cette idée m'a hanté, elle a corrompu le moindre de mes rêves, envenimée le moindre de mes cauchemars... Cette pensée a été un moteur dans ma quête de justice.

« ... J'peux pas te cacher que je souhaite les voir mort... Je vendrai mon âme au diable pour avoir l'occasion de les tuer. »

La justice directe, la justice personnalisée. Devenir un meurtrier le temps de quelques secondes. Dépasser cette ligne rouge. J'ai sans doute assisté à bien des horreurs pour en venir à cette conclusion. J'ai laissé Gotham m'atteindre et voilà le résultat. J'ai enfin vu le vrai visage de cette ville qui est capable de corrompre les cœurs purs... ou vulnérables... Moi mortel, ce ne sont pas tout ces méta-humains qui seraient affectés par ça. Ce ne serait pas toi, Cassandra... Cette pensée me fit libérer ma main de la sienne, à contre-cœur. La regardant finalement, c'est un regard, entremêlant le deuil inachevé ainsi qu'une profonde haine et tristesse, qui lui fut adressé.

« J'suis sur le point de craquer Cassie. Je vais faire une connerie. »

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» (Cassandra) Careful where you fall