Just moment. | Roy & Mia

Roy entendit derrière le bruit d’un homme s’effondrer sur le sol. Il regarda vers sa co-équipière qui avait encore son bras d’arc tendu pointant derrière lui. Il y avait gros à parier que celui qui venait de prendre la flèche ne se relèverai pas de sitôt. Il lui fit un signe de tête pour remercier Théa quand il vit une silhouette derrière elle. Il arma et décocha une flèche qui passa à quelques centimètres de la tête de la jeune femme avant d’aller se coller sur le front de sa cible et de libérer une décharge électrique qui aurait assommé un bœuf. Il fit un sourire désolé à sa partenaire qui n’avait pas bougé d’un cheveu. Il savait très bien qu’elle n’aimait pas qu’il fasse des choses de ce genre mais lui non plus et elle ne s’en privait pas. Ils reprirent leur lute et neutralisèrent un à un les malfaiteurs.

Roy récupéra ses flèches et ils repartirent tous deux à la planque pour se changer. Lorsqu’il eut finit de troquer son costume de justicier pour des habits plus conventionnels, il retrouva Théa qui l’attendait déjà assise sur un table, les jambes bâtant lentement. Il ne savait pas comment elle faisait pour se changer aussi vite. Les filles étaient connues pour être longues mais au font elle devait être habituée aux trucs moulants. Il songeait à changer de costume pour un truc moins serré et avec plus de poche.

Au même moment, le ventre de Roy fit du bruit signalant que lui se serait bien mis un truc sous la dent. Il posa une main dessus comme si ça allait le calmer et répondit en souriant :

Théa descendit de la table puis lui demanda ce qu’il préférait manger avant de proposer un nouveau restaurant dont elle avait envie. Roy acquiesça et ils se dirigèrent vers la sortie. Dehors, Roy pris les deux casques posés sur sa moto et en tendit un à Théa avant de dire :

Puis il enfourcha la moto. La jeune femme et s’appuya contre lui en passant ses mains autour de son ventre. Ce n’était pas déplaisant de la sentir près de lui. Il n’avait jamais fréquenté de fille assez longtemps pour s’attacher à elle. Il avait eu quelques relations d’un soir mais son travail de justicier masqué lui prenait beaucoup trop de temps et représentait beaucoup trop de risque pour s’attacher à qui que ce soit. Il n’était pas Superman et ne pouvait pas se permettre de mettre quelqu’un en danger. Mais même s’il ne l’avouerait jamais, il n’était pas insensible aux charmes de Théa. Il secoua la tête pour chasser ces idées et démarra, guidé par la jeune femme. Ils sont très bien accueillis à leur arrivé dans l’établissement. La décoration est peu chargée mais très moderne. On les fit asseoir à une table avant de leur apporté la carte. Théa était perdue dans la carte et Roy ne savait pas trop comment engager la conversation, ils avait passé pas mal de temps avec la jeune femme depuis qu’ils travaillaient tous les deux avec Oliver mais il ne savait pas grand-chose d’elle. Il ne parlait pas de grand-chose d’autre à part de leurs missions respectives. Il repensa à celle qu’ils venaient de terminer et réalisa qu’il ne s’était toujours pas excusé.

En voyant que si il en rajoutait, il allait essayer de se justifié avec des excuses bidons, il changea rapidement de sujet. Il regarda autour de lui et  dit :

Lorsqu’il lui demande pardon, elle lui répond que ce n’est pas grave et qu’il n’a fait que la protégé. Puis elle pose sa main sur celle de Roy. Celui-ci est parcouru d’un frisson et rougit un peu. A toujours travailler dans l’anonymat, il est rare d’entendre quelqu’un dire que vous aviez bien fait. Il préférait quand même s’excuser car la dernière fois qu’il avait fait une chose similaire, elle avait voulu l’attacher à un poteau avec une pomme sur la tête et tirer dessus. Les missions en solo étaient bien plus calmes même si la compagnie de Théa ne lui déplaisait pas. Il reporta son regard sur la carte. Elle avait raison, tous les plats proposés donnaient envie. Quand le serveur revint vers eux pour leur demander s’ils avaient fait leur choix, Roy retira rapidement sa mais d’en dessous de celle de Théa comme s’il avait peur d’être pris en train de faire une bêtise. Le serveur n’eut pas l’air de s’en rendre compte et leur demanda s’ils souhaitaient prendre un apéritif. Roy vit Théa ouvrir la bouche et il la devança de peu :

Il fit un clin d’œil et un grand sourire à la jeune femme, qui le regardait les sourcils froncés. Un plateau dégustation leur permettrait de goûter un peu de toutes les entrées pour commencer. Le serveur répondit que oui alors Roy en commanda un. Il prit ensuite la commande de Théa et repartit en disant qu’il leur laissait le temps de réfléchir pour les plats. De peur du regard assassin qui l’attendait, Roy fit mine de se plonger dans l’étude de la carte en la relevant devant son visage, jetant de temps à autre un petit coup d’œil par-dessus pour regarder si sa coéquipière l’observait toujours. Il s’attardait chaque fois un peu plus sur son visage aux traits fins, à ses cheveux, toujours aussi parfaitement coiffés malgré le casque de moto, ses yeux d’un bleu profond. Quand le serveur revint avec le plateau et les deux boissons, Roy se surprit à dévisager Théa. Il détourna le regard pour remercier l’homme puis il se pencha sur le plateau. Il y avait diverse charcuteries, des assortiments de légumes coupés en dés, des morceaux de fromage enroulés de jambon, des petits toasts au chèvre. Le tout aurait fait un petit repas très correct, et ce n’était que l’entrée. Après avoir fini de tout observé, il attrapa son verre et le leva doucement en direction de Théa en souriant.

Alors qu’il l’observait, Théa lui demanda ce qu’il y avait. Roy détourna le regard en disant :

La jeune femme avait beaucoup changée depuis qu’il la connaissait. Même s’il la voyait de temps en temps avec le visage sombre, il lui arrivait de plus en plus souvent de sourire. Elle ne lui avait jamais parlé de son passé, et lui non plus à vrai dire mais Théa ne devait pas avoir connu que des moments de bonheur par le passé. Nombreux étaient les gens qui souffraient en silence dans ce monde et c’est pour cela que Roy revêtait son costume rouge tous les jours. Mais il préférait penser à autre chose pour le moment. Quand il leva son verre, la jeune femme répondit volontiers et ils trinquèrent. Après quoi, ils prirent tous deux une fourchette et commencèrent à piocher dans le plateau.

Roy piocha dans le plat avec sa propre fourchette et pris ce qu’indiquait Théa. Même si il ne serait pas allé jusqu’à dire que c’était la meilleure chose qu’il avait mangé, c’était en effet très goûteux. Et si elle, le pensait vraiment, il se devait de lui faire gouter ses crêpes. Parce pour lui, rien n’était meilleur qu’une bonne crêpe. Cela pouvait paraitre étrange pour un justicier masqué qui passait le plus clair de son temps à lutter contre le crime mais c’était sa passion cachée, faire des crêpes. Roy dit en souriant :

Il n’était pas amateur de grands restaurants, ni de petits et il avait plus souvent été à la place de ceux qui portent les plateaux mais un des seuls souvenir qu’il garde de son père est un restaurant qu’il n’y avait pas trop loin de chez eux et dans lequel ils se rendaient pour chaque grandes occasions.

Roy tenait toujours la carte dans une mais et sa fourchette dans l’autre passant du plateau à la liste des plats. Il finit par faire son choix et replia la carte et la posa sur le bord de la table. Il regarda autour d’eux, les tables commençaient à se remplir. Théa et lui étaient arrivés un peu tôt par rapport à l’heure habituelle où les gens vont manger le soir. A part le groupe qu’ils avaient arrêté quelques heures avant, ils n’avaient rien de spécial à faire et pourraient peut-être se reposer un peu après, si Ollie ne leur envoyait pas un message entre temps.

Répondit Théa quand Roy lui dit qu’elle allait apprécier ce qui allait suivre. Après quoi elle afficha un sourire qui aurait tenté le plus innocent des hommes. Roy prit sur lui et répondit avec un petit sourire un peu gêné. Elle reporta son attention sur la carte et le jeune homme qui avait fait son choix reporta son attention sur le plateau. Il piocha quelques fois dedans quand Théa releva la tête :

Roy sourit, il se serait cru dans un film hollywoodien où une extraterrestre débarquait et découvrait le monde extérieur. Il croisa les doigts de ses mains comme les font les politiciens et commença son explication :

Le serveur revint, prit le plat vide sur la table et sortit son petit carné :


Roy s’adressa directement au serveur pour répondre à la question de Théa :



Le serveur inclina la tête, rangea son carnet et repartit. Quand il reporta sont regard sur Théa, elle resta là,quelques secondes sans bouger avant de détourner le regard et de glisser une mèche derrière son oreille. Roy qui pensait avoir quelque chose sur les lèvres passa la serviette sur ses lèvres. Leurs plats furent très vite prêts et le serveur revint bientôt avec deux grandes assiettes qu’il déposa devant eux. Il leur souhaita un bon appétit et repartit. Roy regarda son assiette, l’eau à la bouche. Il commença à se coupé un bout de steak, et Théa vint en piqué un dans son assiette. Il voulut lui un coup du dos de sa fourchette sur la main mais la manqua de peu. Elle avait déjà le bout de viande dans la bouche et souriait, contente de sa bêtise. Il leva sa fourchette et lui lança un regard de défit avant de rigoler.

Il prit le bout de son steak qu’il avait coupé et qui ne lui avait pas été chipé et le mit dans sa bouche. Il ferma les yeux quelques secondes en commençant à mâcher. La cuisson était parfait et la sauce au poivre, exquise. Il rouvrit les yeux et vit que Théa avait pris, elle aussi, une bouchée de son saumon et la questionna :

Et il tendit le bras pour piquer dans l’assiette de sa partenaire.

Elle serait trop rapide pour lui? Il n’en était pas sûr. Après tout ils avaient tous les deux le même nom de code. C’était vrai qu’il s’était toujours demandé pourquoi Ollie leur avait donné le même surnom. Ce n’était pourtant pas ça qui manquaient. Peut-être pourrait-il changer pour autre chose, il n’y avait jamais réfléchi. Elle leva les yeux au ciel et il plissa les yeux. Etait-ce un défi ? Il le relevait sans hésiter. Il reporta son attention au saumon et lui dit qu’elle lui en devrait un bout. A quoi elle répondit qu’elle veillerait à ce que ce ne soit pas un trop gros. Cela dépendrait de si elle pouvait l’en empêcher. Il attendit qu’elle en goûte un bout avant de lui demander son impression. Elle fit signe que c’était très bon avant de dire :


Répondit Roy avant de prendre un bout de saumon qui était de taille raisonnable contrairement à son intention première. Il mit le morceau dans sa bouche, mâcha doucement et enfin avala. Il fit claquer ses lèvres quelques fois comme un gouteur de vin avant de déclarer :

Il n’avait absolument aucune connaissance en saumon et ne savais même pas ce que pouvait bien être la Talachulitna mais il l’avait lu sur la carte quand Théa avait dit qu’elle voulait prendre un tartare. Ils continuèrent tranquillement de manger pendant que le restaurant se remplissait tranquillement. Soudain, sans qu’il ait comprit pourquoi, Théa se le va en disant simplement qu’il fallait qu’elle sorte. Le temps que l’information arrive à son cerveau elle avait déjà disparue. Il se leva à son tour, il passa devant l’entrée sans la trouvé et opta pour les toilettes. Il arrêta un serveur pour le demander la direction que celui-ci lui indiqua bien volontiers. Il poursuivit son chemin jusqu’à arriver devant les portes de toilettes. Il approcha doucement de la porte des toilettes des femmes quand une vois l’interpela derrière lui :

Roy se retouna doucement essayant de garder son calme. Il se retrouva en face d’une vielle femme avec les traits complètement tirés qui avait dû tomber dans sa valise de maquillage. Il la regarda droit dans les yeux avant de déclarer :

Elle afficha une expression outrée, ouvrit la bouche puis la referma avant de tourné les talons. Roy retourna à la porte et frappa doucement avant de l’entrouvrir :

Il referma doucement la porte avant de retourner à leur table pour récupérer leurs sacs et leurs vestes. Puis se dirigea vers le comptoir.

Roy attendit au comptoir le temps que quelqu’un arrive pour qu’il puisse payer. Comme personne n’arrivait, il retourna jeter un œil dans le couloir des toilettes. Il vit Théa en face d’une femme qui semblait mécontente. Quand la jeune femme l’aperçu, elle baisa la tête et vint récupérer sa veste et son sac avant de lui dire qu’elle l’attendait dehors. A ce moment-là, quelqu’un arriva et Roy tendit machinalement un billet en disant :


Roy ouvrit de grands yeux. Il n’avait même pas fait attention mais il reconnut l’ancien gérant de l’accueil du Midnight.

Comme Roy avait montré derrière lui en parlant de Théa, l’homme se pencha par réflex mais elle était déjà sortie et retourna rapidement à Roy.

Il se pencha et parla un peu plus bas pour ne pas être entendu des curieux :
Roy ouvrit de grands yeux, il n’aurait pas pensé qu’il aurait pu y avoir d’aussi grosse répercutions mais c’était vrai qu’une boîte pas sûre c’est une boîte vide ou alors une boîte pleine de racailles. Il comprenait très bien le geste du patron. Il jeta un coup d’œil à l’extérieur et vit que Théa n’était pas seul alors il posa le billet sur le comptoir en disant :

Il quitta son ami et parti rejoindre sa coéquipière. Il aperçut un homme qui allait lever la main sur elle et son sang ne fit qu’un tour. Il attrapa le bras de l’homme et se mit face à lui :

L’homme retira son bras et recula d’un pas. Il regarda Roy de haut :


Il s’apprêta à frapper Roy mais il ne savait qui il avait en face de lui. Le jeune homme esquiva et dans un même mouvement attrapa le poigné de son agresseur et lui plaqua dans le dos. Il avança la tête pour lui murmurer à l’oreille :

Il relâcha l’homme en le poussant loin de Théa et pris cette dernière par la main.

Lui dit-il en lui tendant un casque et en enfourchant la moto.

Roy n’avait jamais vu sa coéquipière dans cet état. Il savait qui était cet homme, il était connu dans le monde de la drogue et du trafic en tout genre. Il était également propriétaire d’une maison close dans la ville et dominer le marcher, son on pouvait appeler ça un marcher. Cependant ni Ollie ni la police n’avait jamais rien trouvé pour l’incriminé. Dû à sa place et à sa fortune il était craint dans la ville et au-delà. Roy s’en moquait, il n’était rien pour le trafiquant et ce dernier n’avait rien pour faire pression sur lui. Quand on était un justicier comme lui il ne fallait pas avoir trop d’attaches parce que les ennemis étaient nombreux et chaque ami était susceptible de devenir un moyen de pression. Il n’y avait qu’avec Théa qu’il avait tissé une réelle relation d’amitié ou un peu plus il ne savait plus trop. Et dans tous les cas il n’aurait laissé personne lui faire du mal. Cependant, si cet homme avait autant effrayé Théa c’est qu’ils se connaissaient et qu’il avait dû la traumatiser. Quand ils partirent, elle se sera contre lui avant de lui dire :


Répondit-il en serrant une de ses mains. Ils arrivèrent rapidement à la planque malgré le trafic dense à cette heure de la journée. C’était un  des avantages de la moto. Roy retira son casque à Théa et l’accompagna jusqu’à l’intérieur. Là il l’assit sur un canapé avant de lui dire :

Puis il partit à l’étage. Avec le temps qu’il passait dans la planque, il avait demandé à Ollie s’il pouvait installer le minimum vital : un frigo, une machine à café et un micro-ondes. Il revint quelques minutes après avec deux tasses. Il en tendit une à Théa et dit :

Après quoi, il s’assit à côté d’elle et lui fit appuyer la tête sur son épaule.

Il avait envie de savoir. Cet homme avait forcément dû faire du mal à Théa mais il ne savait ni où ni comment et même si La jeune femme refusait de répondre il mènerait l’enquête de son côté.

Quand il lui tendis son chocolat, elle lui dit que c’était parfait et qu’il ne manquait plus que le chamallow sur le dessus. Il n’avait jamais très bien compris l’intérêt du chamallow dans le chocolat, il fondait et devenait une substance très peu ragoutante. Autant manger le bonbon puis boire le chocolat. Après la question de Roy sur son passé, la jeune femme se tourna vers lui, plongea ses yeux dans ceux du jeune homme avant de les baisser sur sa tasse avec une tentative infructueuse de réponse. Roy sentait la détresse dans le regard de sa partenaire. Il la voyait souffrir sans pouvoir rien faire. Si ça avait été quelqu’un d’autre, il l’aurait laissé seul en attendant que sa passe, mais avec Théa c’était différent. La voir sourire le rendait tellement heureux. Il vit une larme couler sur la joue de la jeune femme qui s’empressa de l’essuyer avant de déclarer :

Puis il la vit serrer sa tasse à s’en faire blanchir les jointures. Après sa déclaration et de ce qu’il savait de l’homme du restaurant, il n’était pas difficile de faire le lien. C’était donc de ça qu’elle avait peur. D’un coup sa détresse devint beaucoup plus claire. S’il avait été une fille, il aurait très sûrement finit de la même façon quand il était arrivé en ville. Il posa ses mains sur les épaules de Théa avant de lui dire :

Son cœur plus que son esprit le poussa à agir et il posa délicatement sa main sur la joue de Théa avant de l’embrasser. Il ne savait, ni comment, ni pourquoi il avait fait ça mais il sentit quelque chose se délier autour de son cœur et un poids énorme s’envoler de ses épaules. Il recula enfin, gêné. Il aimait Théa, c’était indéniable. Il ne s’en était jamais rendu compte mais tout lui plaisait chez elle, sa gentillesse, son humour (parfois un peu spécial), sa façon d’être en général et sa combativité. C’est ce qui avait disparu ce soir-là et il voulait lui faire retrouver. Bien qu’il l’aime de tout son cœur, ce qu’il l’effrayait le plus était ce que pouvait bien penser la jeune femme de lui. Au fond, ils ne se connaissaient que très peu et la preuve en était encore. Il n’était pas ce qu’on pouvait appeler un homme bien, il agissait dans l’ombre à l’encontre de toutes les lois. Et lui aussi possédait un passé sombre. Son cœur battait à tout rompre, un mélange entre stress et excitation. Il guettait chaque signe, traduisant la réaction de la jeune femme.

Il avait beau guetter, pendant plusieurs secondes, Théa n’eut  aucune réaction comme si son baiser l’avait figé sur place. Puis soudain, Elle se leva en prenant les tasses en disant qu’elle allait les laver, prétextant qu’Ollie détestait que les choses trainent. Ce fut au tour de Roy de rester sans bouger. L’eau qui coula à l »étage le tira de sa torpeur et il reprit ses esprit. Il ne s’attendait pas du tout à ça. De l’expérience qu’il avait, soit les filles qu’il avait embrassé avaient relancé un baiser soit elles l’avaient frappé. Mais jamais aucune d’elles ne s’était enfuie. Il décida se prendre l’aire pour s’éclaircir l’esprit.

A l’extérieur l’air du soir était frais et à se première expiration, un nuage de vapeur s’échappa se sa bouche. Qu’avait-il fait ? Son amie se confiait à lui, elle lui avait presque avouée qu’elle avait été une prostitué, que ça l’avait traumatisé et il n’avait rien trouvé de mieux que de l’embrasser. Qu’allait-elle penser de lui ? Il fit les cents pas devant l’entrée. Il cogitait à toute vitesse et en même temps la seule pensée de ce qu’il avait fait lui donnait envie de faire comme si rien ne s’était passé. Il devait absolument s’excusé, mais pourrait-il la regarder en face après ça ? Il avait honte, il devait la réconforté et n’avait qu’aggravé son malaise. Il se plaqua une main sur le visage avant de s’accouder à la rambarde. Il resta dans cette position une seconde et se remit à faire les cents pas. Il aurait aimé remonter le temps et qu’ils ne soient jamais allé dans ce restaurant. Il aurait préféré affronter toute la ville et tous les super-vilains du pays plutôt que de devoir croiser son regard. Il tourna sur lui-même, sautilla sur place et se prit la tête entre les mains. Jamais il n’avait été aussi déboussolé. Il avait réussi à se sortir de situations infernales, il avait frôlé la mort à plusieurs reprises mais affronter sa coéquipière lui semblait insurmontable. Après quelques allers retours, il se décida enfin à rentrer. Il prit son courage à demain et monta les escaliers. Il tendit la main vers la poignée mais stoppa net. Il décida que parler depuis le seuil n’était pas une mauvaise idée. Il respira un grand coup et se lança :

« MAIS FERME LA ! », cria une voix dans sa tête, « TU T’ENFONCE PLUS QU’AUTRE CHOSE ! ». Il secoua la tête.

Finit-il avant de tourner le dos à la porte pour redescendre.

Roy redescendit les escaliers et se redirigea vers le canapé. Il n’avait pas fait la moitié du chemin qu’il entendit Théa derrière lui descendre à toute vitesse. Il se retourna Et la regarda pendant quelques secondes, passant malgré lui de ses yeux à ses lèvres. Il sentait encore leur chaleur sur les siennes. Rapidement, la jeune femme rougie et détourna le regard pour se diriger vers l’armoire à pharmacie. Roy se demanda si elle avait rougi parce qu’elle avait remarqué qu’il regardait ses lèvres et il se mordit les siennes, il n’en manquait pas une. Puis il percuta qu’elle se dirigeait vers l’armoire de premier soins et s’approcha d’elle. Quand il ne fut qu’à un mètre d’elle, Théa s’adressa à lui sans se retourner :

Elle se retourna sans finir sa phrase, regardant ses mains, n’osant sûrement pas croiser son regard. Quand Roy vit le tube de crème et les mains de sa coéquipière, il lui prit le tube, l’ouvrit et en étala doucement sur les zones rouges. Il aurait voulu que ce moment dure indéfiniment, ils regardaient chacun les mains de l’autre, de parlant pas mais la seule présence de Théa près de lui comblait le jeune homme. Il avait toujours préféré ignorer les remarques de Ollie à propos de leur duo qui se faisait de plus en plus régulier mais il réalisait que cela le gênait beaucoup moins qu’il ne le faisait paraitre. Bien qu’il n’abandonnerai jamais les missions en solo, qui lui procuraient un sentiment de paix, il appréciait d’avoir quelqu’un à ses côtés sur qui il pouvait compter. Soudain, sans crier gare, Théa proposa :

Roy failli en faire tomber le tube de crème et resta incapable de sortir le moindre son pendant plusieurs secondes. Toutes les images et les sensations revenaient en même temps comme un feu d’artifice. Il serait impossible pour lui de tout oublier purement et simplement mais il pourrait essayer de faire semblant. Si elle lui disait ça c’est qu’elle ne devait ressentir la même chose pour lui. Il aurait peut-être préféré la traditionnelle gifle, cela aurait mis les points sur les i dès le début. Dans la réaction de Théa, subsistait une part de doute. C’était une question sans en être une et Roy ne pu retenir le « Euh… » qui sortit naturellement et enchaina :

Il fit un grand sourire à la jeune fille et rangea le tube de crème dans l’armoire avant de la refermer.

Quand il fit allusion au mafieux, Théa soupira doucement, il devait être une personne horrible pour avoir traumatiser à ce point la jeune fille. Il rangea le tube dans l’armoire et la referma avant de se remettre face à Théa. Elle leva la tête vers lui avant de dire :

Roy se mordit l’intérieur des joues. Avec ce qu’il lui avait dit à l’oreille tout à l’heure, Théa ne serait sûrement pas la seule à être recherchée. Une autre possibilité était qu’il ne prendrait pas la menace au sérieux ; mais un homme comme lui préférait prendre des précautions plutôt que de voir son business perturbé, surtout qu’il avait largement les ressources pour. Mais heureusement pour lui, Roy était quasiment invisible. Il avait des contacts dans presque toute la ville mais eux même savaient bien cacher leurs traces. Il en était autrement pour la jeune femme. Elle était devenue une héroïne masquée depuis peu et elle n’avait sûrement pas pris le temps de faire tout le nécessaire. Il quitta ses réflexions quand elle reprit la parole.


Le jeune homme ouvrit la bouche puis la referma. Il allait lui proposé de l’héberger chez lui mais après ce qu’il avait fait et dit, ce n’était peut-être pas une bonne idée. Il ne savait pas comment elle allait réagir et ne préférait pas tenter le diable. Si il y avait une chose qu’il avait appris avec le temps c’était qu’il ne fallait pas essayer de comprendre avec les femmes et encore moins avec Théa. Tout ce qu’il pensait avoir compris jusqu’à présent, elle l’avait détruit en quelques minutes. Il dit  simplement :

Il l’embrassa sur la joue et prit la direction de la porte. Il allait falloir qu'il règle le problème rapidement.