SELINA KYLE ✸ catch me if you can.

Vie de misère, chat de gouttière. Son cœur se serre un peu à la remémoration d’un passé tragique. De ce passé qui l’a pourtant menée là où elle en est. A la suite d’innombrables événements qui auraient dû l’écraser, elle s’est au contraire relevée et s’est construite seule et à partir de rien. Littéralement de rien. Elle se revoit encore sur les trottoirs. Un soir elle se donnait à de parfaits inconnus qui profitaient bien trop de sa petite personne, et un autre elle se débrouillait pour faire les poches. Ce n’était plus une question de vivre, mais de survivre. Les temps sont durs lorsqu’on vit à la rue, lorsqu’on fait partie de la basse société. On pourrait croire que c’est une vie qu’elle a choisie, et pourtant. Après le suicide de sa mère, et lorsque l’alcool eut raison de son père, Maggie et Selina Kyle se retrouvèrent livrées à elle-même bien trop tôt, dans un pareil monde qui ne lui avait offert que souffrance. Maggie. La plus raisonnable et stable des deux. A l’orphelinat, elle se tourna vers Dieu, et c’est ainsi qu’elle fit l’impasse sur la misérable vie que sa sœur et elles eurent jusqu’ici. Selina, de son côté, se retrouvait bien plus torturée. Elle ne voyait principalement que le mauvais côté de l’univers auquel elles appartenaient. Elle grandit bien trop vite, réalisa vite que l’orphelinat n’était plus un endroit pour elle. Alors elle laissa Maggie entre leurs mains et s’évada bien avant sa majorité.

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« Je sais ce que c’est. » Elle avait raccroché le costume, planqué sous le lit du piteux appartement dans lequel elle vivait. Au fond, sa vie n’avait pas réellement changée. Elle fréquentait quotidiennement les quartiers pauvres de Gotham City, de cette ville de malheur qui ne lui avait donné que douleur. Selina n’était pas la seule dans ce cas-là. Si par habitude, elle n’avait pas l’âme justicière, ce soir elle avait pourtant sauvé la vie d’une petite fille qui s’était retrouvée dans un cycle tel que la féline avait connu, il y fut un temps. Et elle était bien décidée à ne pas laisser la blondinette retourner se pavaner dans les ruelles sombres à des heures aussi tardives simplement pour se faire de l’argent. C’était une responsabilité de plus certes, une bouche de plus à nourrir, mais Selina était prête à faire ce qu’il fallait. Pour une fois dans sa vie, elle était prête à faire quelque chose de bien, même si cela revenait à enfreindre la loi encore plus. Elle n’était plus à un délit près de toute façon, maintenant. « Tu n’es plus seule, Holly. »

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La chatte et la chauve-souris. Un éternel jeu, entre une cambrioleuse en costume de cuir et le célèbre justicier volant. Aussi loin qu’elle se souvienne, Selina et Bruce s’étaient toujours retrouvés dans cette compliquée relation, séparés par des idéaux différents, tandis que l’une enfreint continuellement la loin, s’associe parfois même aux plus fous, et que l’autre ne souhaite que protéger cette ville. Bien que la féline n’accepte pas le mal et la violence à leur état pur, elle contribuait elle-aussi à la destruction de la ville bien-aimée de Batman, une ville qui aux yeux de la brune n’était qu’un nid de souffrance, regroupant les plus tarés que l’on puisse trouver sur cette planète. Ca ne les avait pourtant pas empêchés de se retrouver diablement attirés l’un par l’autre. Mais jamais ils n’avaient sauté le pas. Ils savaient déjà comment ça se finirait. Un sourire malicieux apparut sur ses lèvres. Au bout de ses deux bras, elle tenait des sacs remplis d’argent, à la suite d’une banque qu’elle venait de cambrioler alors que le monde semblait s’effondrer en parallèle. Il était venu. Non pas pour l’arrêter, il savait qu’il ne le pourrait pas de toute façon. Lorsque Selina voulait quelque chose, elle l’avait. Non, il était venu pour autre chose. Lui demander son aide ? Peut-être. Jamais il ne le lui dirait clairement, il avait bien trop de fierté pour ça. Confrontée à un dilemme. Elle tournait à droite, quittait la banque et partait avec l’argent, loin d’ici, loin de cette ville. Elle emmènerait Holly dans un endroit où elle se sentirait en sécurité, où elle ne manquerait de rien. Elles pourraient enfin vivre la vie qu’elles méritaient. Elle tournait à gauche, en revanche, elle se retrouverait juste une nuit de plus emprisonnée dans cette ville de malheur, mais au moins elle pourrait avoir la conscience tranquille, sauver la vie d’innombrables innocents qui n’avaient rien demandé non plus. « Tu sais que c’est la bonne chose à faire, Selina. » Dieu qu'elle détestait lorsqu'il prononçait son prénom de cette unique façon qu'il avait de le faire. Et Dieu qu’elle détestait aussi lorsqu’il avait raison. Les sacs d’argent s’écrasèrent lourdement contre le sol.