War is coming... [PV: Adrianna Tomaz]

Le vent est d'une puissance effroyable, je peux sentir l'air frotter chaque parcelle de mon crâne. Ma cape, elle, est aussi droite que mon corps en train de piquer vers le sol. Pas n'importe lequel: je rentre chez moi, au Kahndaq. Plus précisément, je rejoins sa fameuse capitale, gouvernée par la plus aimée personnalité du royaume après moi: Adrianna Tomaz. Une femme telle qu'elle, il n'en existe plus qu'une poignée en ce monde. Sa force est certes totalement différente de la mienne, mais elle force l'admiration. C'est sûrement la raison pour laquelle le dictateur s'en prenait autant à elle, quel imbécile! J'en ai fait mon alliée, pour l'utiliser comme un atout, et non un poison pendant mon règne. La sagesse de Salomon me l'a soufflé et j'ai suivi sans me faire prier.

Je ralentis en apercevant le palais, tendant la jambe pour me poser sur le parvis. Les quelques passants présents me saluent avec respect, enfin pour les habitants. Les quelques touristes -ils n'ont qu'un accès restreint au palais- se précipitent vers moi afin de prendre des photos. Mon regard courroucé les arrêtent net dans leur lancée, avant qu'ils n'explosent de joie en se disant chanceux de recevoir l'accueil bien connu du souverain. Je ne savais pas que mon agressivité était célèbre. Des gardes approchent enfin pour faire barrière, puisque les touristes ne se sont pas gênés pour se prendre ne photo avec moi en fond, comme si j'étais un vulgaire monument, pendant ma marche.

Une fois à l'intérieur, je rejoins la partie la plus vaste et seulement accessible aux ayants droits dans le palais, rejoignant mon cabinet. Des gardes sont postés devant la porte, j'y entre après les avoir salué et vais m'asseoir à mon fauteuil se trouvant à deux dizaines de mètres de la porte, séparés par un tapis écarlate. La table, d'une grande stature, supporte un bon nombre de dossier concernant les affaires en cours. J'ouvre mon tiroir pour prendre une plume, puis me mets naturellement à rédiger une lettre au président de l'Egypte.

Après tout, j'ai détruit récemment son bataillon, composé essentiellement de cuirassés. Bien que j'ai utilisé son général comme messager indirect en le laissant comme seul survivant de la bataille, il me faut lui envoyer aussi mes remerciements pour ce petit exercice et renouveler mes convictions: le Kahndaq ne se soumettra jamais à l'ombre de ce qu'était une grande et belle Nation rayonnante. L’Égypte n'est plus ma deuxième maison, ce n'est plus qu'un pays gangréné par les conflits futiles. Une fois la lettre écrite, je la pousse vers l'avant pour poser mes mains à la place, attendant patiemment que l'encre sèche.

Je me levais aujourd'hui comme chaque jour depuis la chute du dictateur: sereine, et fière de savoir que le pays tournerait mieux aujourd'hui encore. Je m'efforçais de faire quelques exercices en réfléchissant à mon programme. J'avais bien entendu ce rendez-vous assommant avec un haut dirigeant de la Turquie, mais mes pensées étaient bien plus tournées vers le peuple. Je me devais de faire un tour dans les rues pour ne pas oublier d'où je venais.

Je n'avais pas vent de tout ce que Teth faisait dans son royaume. Il était après tout à la tête du royaume, et même si j'étais au gouvernement, je n'avais pas connaissance de toute ses allées et venues... Aussi, lorsqu'on m'informa le matin même que Black Adam était parti pour l'Egypte, un nœud c'était noué autour de mon estomac. Je ne sais pour quelle raison, j'avais ce sentiment devenu ordinaire que quelque chose allait mal tourné....

J'aimais énormément Teth, son courage, sa force, son intelligence et sa détermination pour son pays, mais des deux, elle était la diplomate... Lorsqu'il rencontrait quelqu'un, c'était souvent signe de problème pour le pays... C'est ainsi qu'elle se préparait à accueillir le dirigeant turque, la boule au ventre. Bien heureusement, tout se passa très bien...

Et ce n'est que plus tard dans la journée, lorsque j'entendis les cris de la foule que je sut Black Adam de retour. Je me devais de finir quelques papiers, et bientôt, je rentrais dans son bureau, le voyant installé. Je prenais d'ordinaire la peine de frapper, bien évidemment, je le respectais bien assez pour cela, mais j'avais ce mauvais pressentiment depuis ce matin que je me devais de faire taire. « Bonjour Mr Adam. Vous étiez réellement en Egypte, aujourdhui?»

Le regard à la fois sévère et inquiet, elle ne cherchait pas l'affrontement verbal avec lui, elle l'avait toujours mis sur un piédestal et ne voulait absolument pas de dispute avec cet homme qu'elle admirait... Mais pour le coup, il s'agissait bien évidemment de bienveillance, tant pour Teth que pour le peuple qu'elle chérissait.

La porte s'ouvre, Adrianna est bien la seule à pouvoir entrer de cette manière à l'occasion sans finir en tant de cendre sur le sol. C'est la seule à le faire tout court et c'est toujours mauvais signe. Ce qui veut probablement dire qu'elle est déjà au courant pour le conflit avec l’Égypte. Sa beauté est toujours aussi fascinante, ses yeux prouvent que sa famille a un sang mêlé à des étrangers. Ce qui n'ajoute que plus à son allure délicieuse. Son faciès et sa peau cependant ne trompent pas sur son origine dominante, elle est des miens avant tout. Je lève mes yeux sur elle sans quitter mon air autoritaire, étant donné que ce n'est pas une visite de courtoisie de sa part.

"Bonjour Adrianna, non je n'étais pas en Égypte. C'est l’Égypte qui est venu à nous!"

Ma récente disparition n'était du qu'à un voyage temporel avec un ami de longue date, il a eu lieu après la bataille à la frontière de nos deux pays. Je suis toutefois resté au Kahndaq, ne combattant que les machines traversant les frontières sans autorisation. L’Égypte a cru nous soumettre car ma Nation est minuscule en terme de superficie et sans doute de ressource et de moyens. Je leur ai montré que nous ne leur sommes en rien inférieurs pour autant. Les détruire était la seule solution.

"Les détruire était la seule solution!"

Je l'ai dit, car je sais très exactement ce qu'elle va dire. Je me lève et me décale pour venir au plus près d'elle.

"Comment se porte Shiruta? Nos armées?"

Il faut que je sache si la capitale est prête à riposter en cas d'attaque, je ne peux pas être partout à la fois. Je veux me préparer à la guerre avant tout, il serait même possible de faire tomber cette fausse nation et lui donner un véritable dirigeant sur qui la population pourra régner. C'est une occasion en or de nettoyer notre voisinage!