Chapter One : When the world don't wanna heroes (Koriana)

J'étais assise au coeur de Heroes Park, un starbuck à la main, lorsque mon coeur rata un violent battement, pendant que mes yeux fixaient incrédules l'écran de mon téléphone portable. Je venais de voir la nouvelle. Je venais de découvrir la vidéo : Batman agressant et tabassant à mains nues un père de famille, devant sa femme et son enfant ! Il m'en fallut peu pour que mon gobelet finisse par terre, au même titre que mon téléphone. Non. Ce n'était pas vrai ! Ce n'était pas possible ! Ca ne pouvait pas être la chauve-souris de Gotham ! Ca ne pouvait pas être ce justicier ayant oeuvrer pour le bien de sa ville, des années durant ?! Je... Je ne savais pas trop comment me sentir. C'était étrange car je ressentais un mélange d'égarement, de perdition, d'inquiétude, de peur, d'appréhension, de torpeur, de choc et de tristesse. Je me sentais autant tétanisée par les images en elle-même, que par l'effet qu'elle pourrait avoir sur la population de Gotham, et même au-delà... Les réfractaires et autres anti-héros et justiciers n'avaient déjà pas besoin de ça pour nous critiquer, ainsi que de nous offrir une mauvaise presse. Mais avec cette vidéo... ?! Cela n'annonçait rien de bon, et le pire pourrait être envisagé ! Et, pour ne pas me rassurer d'avantage, je cliquai sur la vidéo retranscrivant le discours du maire de Gotham suite à cette 'attaque'. Son ton virulent. Sa hargne. Cette 'haine' que l'on pouvait entendre dans le son de sa voix, au même titre que les propos qu'il eut à notre encontre. Je veux dire, même si Batman était devenu fou et avait commis l'irréparable, comment pouvait-on nous mettre tous dans le même panier ?! Après tout ce que chacun d'entre nous effectuait, réalisait, apportait pour le bien de la population... Même si cela était l'oeuvre du véritable Batman, ce que je ne pouvais pas admettre, pourquoi condamner tous les autres héros de la même manière ? N'était-ce qu'un discours émotif, touché, colérique et déçu de ces images ? Ou bien une tribune prête à résonner dans tout le pays pour tous nous condamner ?! Tel était ce qui me faisait le plus peur alors... Mais ça ne s'arrêta pas là car, suite à cette vidéo, je parcourais des articles traitant de débuts de débordements aux quatre coins du pays. De la côte Est jusqu'à la côte Ouest, des saccages, des révoltes et des manifestations se lançant à droite, à gauche. « Bordel de... » Soufflais-je pour moi-même, alors que je me sentais prise par ce sentiment de malaise et de frayeur. Ma seule pensée alors était la suivante : « où est-ce qu'on allait, maintenant... ? »

Malheureusement, je n'eus plus trop de temps à accorder à tout celà. Des cris de sirènes de police hurlèrent de toutes leurs forces aux abords du parc. Comme piquée au vif, je redressai ma tête sèchement en direction desdites sirènes. Des coups de feu. Un gros fourgon. Et une ribambelle de policiers les poursuivant. Et, au milieu de tout ça ? Des civils de part et d'autres des trottoirs, susceptibles de se prendre des balles perdues ! Il était dans mon devoir d'intervenir ! Et, au moins, cela me changerait les idées face à tout ce que je venais de voir... Même si je sentais inévitablement que cela me vrillait encore le cerveau ! À défaut du confort et du glamour, je passai par le biais d'un épais buisson pour me changer, et revêtir ma tenue de Tamaran ! Je gagnai les cieux d'un bond, d'une envolée fulgurante et rapide, avant d'avoir une vue parfaite sur la situation... Et de pouvoir détecter les lieux de l'action, si je puis dire ! Le fourgon longeait le long du parc, avec une voiture à ses côtés. Une demi-douzaine de voitures de patrouilles leur collait aux fesses... Et le trafic n'était clairement pas moins en danger que les piétons sur le côté. Je ne perdis pas de temps et fonçai sur le théâtre de ladite action. J'arrivai avec hargne et rapidité, propulsant deux jets d'énergies, très précis, sur les pneus avant de la voiture. Cette dernière commença à perdre de sa stabilité avant de faire deux tonneaux sur elle-même. Cela eu le mérite de la mettre à l'arrêt, pendant que le fourgon continuait sa course. Je regagnai le sol pour mettre en plein dans sa trajectoire. Je tendis mes deux bras, mes deux mains, et concentrai suffisamment d'énergie pour propulser deux cercles verdâtres en plein milieu du moteur du véhicule. Un bruit semblable à une explosion modérée se fit entendre, et c'est avec la carcasse fumante que le véhicule perdit de sa vitesse avant de se retrouver totalement à l'arrêt. Je me jetai alors en direction de l'habitacle, désarmant les deux personnes au volant à l'aide de mes rayons d'énergie. Des coups de feu se firent entendre et voir par l'arrière du véhicule. Les voitures de police s'étaient garées en catastrophe et un échange de coups de feu se déroula entre les forces de l'ordre et les malfrats encore présents dans le fourgon. Usant de la voix des airs, j'envoyai de nouvelles salves verdoyantes en direction de ces criminels afin de les clouer au sol et qu'ils aient ce qu'il mérite... à savoir : leur compte !

Ce fut alors le calme après la tempête. Plus de coups de feu. Plus de sirènes de police. Plus de crissements de pneus et de vrombissement de moteur lancé à plus de cent à l'heure. Instinctivement, et comme cela m'arrivait bien souvent, je me laissai perdre de la hauteur pour atterrir au sol, entre le fourgon et le barrage de voiture des policiers. « J'espère ne pas avoir causé trop de pagailles, inspecteurs ! » Souris-je, comme pour détendre l'atmosphère, alors que la mine renfrognée de quelques-uns ne m'inspira rien de bon. « Merci Starfire. » Me remercia d'un sourire l'un des policiers. Tandis qu'un de ses collègues m'offrit un regard beaucoup plus désapprobateur. « Merci de ne pas vous en mêler, Starfire. On connaît notre boulot ! » OK, ça c'est fait, j'ai envie de dire... Mais, s'il n'était pas rare qu'un flic frustré réagisse de la sorte, je n'aurais nullement pensé à ce qu'il se déroula alors. « Hey, l'alien ! Tu nous fais les yeux doux pour mieux nous buter ?! » « C'est à cause de vos conneries qu'on a plus de crime, aujourd'hui ! » « On n'était bien mieux sans vous ! » « Allez-vous entretué avec Batman et tous les autres ! » « Transformer nos rues en carnage pour être héroïque ? Tu parles ! » « Quel exemple vous donner à nos enfants ! » Tous ces bruits, tous ces sons, tous ces jugements et tous ces cris se mélangèrent autour de moi. Tant à mon grand étonnement, qu'à mon grand désarroi ! Et je ne pouvais que prendre conscience de la viralité des images de Batman en cet instant. « Je... » Je secouai la tête de droite, à gauche, comme pour essayer de poser mon regard sur tous ceux me lançant leur 'amabilité'. « Non... Attendez... » Je ne savais pas quoi dire. Je ne savais pas ce que je pourrais faire pour me perdre dans une conversation à sens unique...